[Ashran] Poste

"Je te souhaite que ça réussisse." Déclare Yuth en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil.

Il croise les bras sur sa poitrine, puis pousse un léger soupir, avant de lever les yeux vers l'horloge suspendue au-dessus de la porte.

"Le tournoi finit dans deux heures, tu vas avoir le temps de te reposer un peu. "

La Reyo rangea la puce dans sa poche en se contorsionnant un peu sur la chaise, puis elle se leva lentement.

- Bon ben... J'vais faire ça... J'serais dans ma chambre, j'vais faire une p'tite sieste, histoire de récupérer d'la séance... Avant d'repartir.

Elle se tourna vers la porte et avança, posant la main sur la poignée.

- Merci encore une fois Yuth, j'aimerais pouvoir t'rendre c'que tu fais pour moi...

Lorevine baissa un peu le visage avant d'ouvrir la porte et de sortir...

*[Ashran]Poste, Dortoir des filles*

Vario, Yuth. Yuth, Vario... Il fallait bien avouer que le choix était vite fait ! Quoi que, Yuth allait certainement lui demander des petites choses sur hier. Mais Vario pouvait bien plus l'embêter...
Lorevine grimaça un peu, avant de se lever de sa chaise et de regarder tour à tour les deux bureaux. Elle les pointa du doigt un par un en accompagnant ses mots.

- Plouf, plouf, ça sera là chez qui t'iras...

Et son doigt s'arrêta sur la porte de Vario.

- Ouais non...

Et les pas de la Reyo se dirigèrent vers le bureau de Yuth. Elle frappa légèrement avant d'entrer.

- Désolée de t'déranger... J'voulais savoir si j'pouvais sortir un peu, j'ai fini d'faire les dossiers...

Yuth détache les yeux de l'énorme quantité de paperasse dans laquelle il est plongé, et déclare, sur un ton absent.

"Oui, oui, fais comme tu veux, je ne t'ai pas prévue dans les patrouilles d'aujourd'hui."

Il annote rapidement une feuille, puis ajoute:

"Et évite de te faire remarquer, surtout, enfin...Je n'ai pas besoin de te le dire."

Le reyo s'immerge ensuite de nouveau dans son travail, ignorant la présence de sa congénère.

Un léger sourire sur les lèvres, Lorevine allait faire demi-tour mais coupa son élan et reporta de nouveau son attention sur Yuth, elle ouvrit la bouche en prenant une petite inspiration pour dire quelque chose mais semblait hésiter.
Finalement elle baissa un peu le visage en souriant de nouveau et ajouta simplement.

- J'serais encore plus sage qu'une image...

Et elle sortit du bureau en fermant la porte doucement. Il lui restait une personne à voir, elle avait promis de lui rendre quelques visites et c'était le bon moment pour cela !
La Reyo quitta la poste pour aller direction les Arènes et Mémoire...


*[Ashran] Arène*

La Reyo serait bien allée embêter Eyon, d'ailleurs, il devait lui montrer ses dessins, cela lui aurait fait une bonne occasion de discuter avec lui, mais finalement, elle décida de prendre sur elle, de faire un petit effort, de beaucoup prendre sur elle plutôt, pour aller voir la rêveuse à la fenêtre.

Le temps de traverser la salle pour la rejoindre, elle avait pu réfléchir un peu à une approche, elle n'était pas géniale, mais c'était mieux que de rester planter devant elle a ne rien dire. Lorevine s'arrêta à quelques mètres d'elle, se remettant en tête que pour les autres elle s'appelait Carys, manquerait plus qu'elle se trompe !

- Salut, j'te... J'vous dérange peut être ? Vous avez l'air bien perdue dans vos pensées.

C'est vrai qu'elle ne se prenait pas pour n'importe qui celle-là ! Elle qui détestait vouvoyer les gens, enfin elle pouvait toujours essayer d'arranger ça.

- On s'était croisé l'autre jour dans les escaliers, à c'propos encore merci, j'me voyais bien tomber des escaliers et abimer tous les livres !

La Reyo sourit légèrement en finissant sa phrase avant de reprendre.

- On s'est pas vraiment présenté et j'me suis dit qu'étant donné qu'c'est tout calme autant en profiter pour faire un peu connaissance. J'm'appelle Carys, vous pouvez m'tutoyer si ça vous dit, c'est plus sympa j'trouve. Et vous ? Lady Proja si j'me souviens bien, Undrin m'a un peu parlé de vous, pas grand chose mais au moins j'sais qu'vous êtes mon supérieur ! Mais j'suis rassurée d'voir que j'suis pas la seule à rien faire, quand j'vois Yuth qui s'arrête pas par exemple, d'ailleurs si vous avez un p'tit travail à faire, même d'la paperasse, j'aime bien ça ! Si ça peut vous décharger un peu, enfin mon offre est valable pour les autres jours !

Laja met plusieurs longues secondes à s'intéresser au discours de Lorevine. Une fois que cette dernière termine, la jolie blonde hausse un sourcil.

"Avant de continuer à papoter...Est-ce que vous êtes en train de me lécher les bottes, ou bien faites-vous preuve de toute l'honnêteté et le respect du monde? Car si vous pensez vous attirer mes bonnes grâces par le mensonge, sachez que je n'apprécie guère ce genre de méthodes! Enfin, vous faites ce que vous voulez, après tout, mais les menteurs finissent toujours par être démasqués... Et punis!"

Son regard se perd de nouveau vers l'extérieur, alors qu'elle reprend:

"Undrin apprécie les flatteries, personnellement, j'aime la franchise. Vous pouvez me dire ce que vous pensez de moi, je m'en moque, tant que vous gardez vos distances et me traitez avec le respect dû à mon rang. Et pour répondre à votre question, j'ai déjà suffisamment de sous-fifres pour remplir les tâches les plus ingrates, et je n'ai aucune envie de m'encombrer de vous."

Au fond d'elle Lorevine se doutait bien que cette cruche qui ne se prenait pas pour n'importe qui, n'allait pas s'intéresser à ce qu'elle avait à dire et la considèrerait comme une pauvre petite andouille qui servait à rien et complètement inintéressante. La franchise ? Valait mieux pas qu'elle l'utilise, sinon elle allait se retrouver avec tous les Oracles aux fesses. Manquerait plus que cette nana se vexe.

- Ah ben tu vois ! Euh vous voyez... On a un point en commun finalement. J'aime bien la franchise aussi, lécher les bottes c'est pas mon truc, c'est trop crade, on sait jamais dans quoi les gens ont marché !

La Reyo croisa les bras devant elle avec un sourire avant d'enchaîner.

- J'me doute que vous en avez rien à péter d'une petite nana qui est sous vos ordres et qui vient juste faire connaissance mais si j'connaissais votre rang, j'pourrais peut être faire c'que vous m'demander et trouver quel respect j'dois avoir envers vous.

Laja pousse un léger soupir agacé.

"Ma famille est de noble lignée: mes parents sont deux des meilleurs alchimistes d'Ashran et travaillent au palais. Disons que si, par un malheureux hasard, Yuth venait à mourir, je prendrais sa place sans avoir à passer par la case Oracles."

Elle se tourne vers Lorevine et lui adresse un petit sourire amusé.

"Vario me hait pour ça, il espère secrètement que je mourrai bien avant notre chef. Jalousie stupide.'

La Reyo se demandait bien pourquoi cette andouille lui disait cela, en tout cas, si jamais ça venait à arriver et qu'elle était encore dans le coin, elle se débrouillerait pour partir vite. Comme on dit souvent "chassez le naturel, il revient au galop", Lorevine n'échappa pas à cette règle et c'est avec un grand sourire particulièrement franc qu'elle lâcha tout naturellement.

- En même temps Vario est qu'un mec, il doit pas aimer qu'une nana puisse le commander, mais j'vois pas trop d'quoi y s'plein lui ! Enfin reste à espérer que Yuth vivra encore très longtemps, c'est un bon chef, qui prend soin d'ceux qui sont sous ses ordres, il les prend pas pour d'la merde,.. En plus on peut lui faire confiance, ça c'est un chef ! Mais j'pensais qu'ta famille était plus proche que ça d'la Tirladian, mais c'est un boulot cool, d'ailleurs j'me demande comment les alchimistes arrivent à faire le sang d'la réserve, parce qu'il est super bon, c'est tes parents qui l'font aussi ?

Oubliant complètement le vouvoiement forcé que la Reyo avait adopté au début, elle avait reprit ses habitudes et ne s'en rendit vraiment pas compte. De toutes façons, la nana n'allait pas changer d'avis sur elle juste parce qu'elle lui parlait différemment des autres et Lorevine n'arrivait pas à être à l'aise avec ce trop de civilité.

Encore une fois, Laja soupire, lasse.

"Je me demande vraiment pourquoi je perds mon temps à t'écouter, j'ai rarement rencontré de personnes aussi inintéressantes que toi..."

La reyo se relève et ordonne rapidement les plis de sa robe.

"A l'avenir, si tu pouvais éviter de m'adresser la parole, je t'en serais reconnaissante. Je vais sortir maintenant, passe une bonne fin de journée."

Sans rien ajouter, elle se dirige vers l'entrée de la pièce.

Lorevine haussa un sourcil et regarda la Reyo faire, elle était vraiment trop spéciale celle là ! Et la jeune femme n'allait certainement pas changer d'avis sur elle, d'ailleurs en la regardant partir, se remémorant les quelques paroles échangées, elle se retenait pour ne pas se mettre à rire. Une chose était certaine, gagner sa confiance à celle-ci était totalement impossible, du moment qu'on était pas de son rang, "pfff, n'importe quoi !"

Elle secoua légèrement la tête avant de s'éloigner de la fenêtre en poussant un léger soupir, elle s'approcha du bureau de Eyon, s'asseyant sur un coin de celui-ci.

- Salut ! Elle est pas facile la supérieure, pas marrante du tout ! Tu dessines quoi ? J'espère qu't'as pas oublié qu'tu d'vais me les montrer ! J'y tiens !

La Reyo se pencha un peu pour regarder le dessin du garçon.

- C'est chiant quand même quand c'est calme, j'aurais du m'garder quelques dossiers pour m'occuper ! J'vais finir par aller embêter Yuth, j'ai vu qu'il en avait plein.

Lorevine se mit à rire légèrement, balançant une de ses jambes dans le vide.

"Moi j'trouve que ça fait du bien de se reposer un peu, surtout après la journée d'hier, et en sachant comment va être celle de demain..."

Il se concentre quelques secondes, silencieux, puis reprend:

"tu sais, ça ferait pas de mal à Yuth de souffler, lui aussi! Tu devrais essayer de voir s'il peut pas s'occuper à autre chose qu'à gratter du papier administratif!"

La Reyo observa le dessin silencieusement. Sortir Yuth de sa paperasse ? Elle n'était pas forcément la personne de l'équipe la plus apte à faire ça. Elle haussa les épaules, détachant son regard du dessin pour le relever sur Eyon avec un léger sourire.

- P't'être. Sauf que c'est pas facile d'le séparer son boulot celui là. Mais bon... J'peux tenter l'coup.

Lorevine se releva avec un clin d'œil au jeune Reyo, puis commença à s'éloigner en direction du bureau de Yuth tout en lançant.

- Si j'me fais virer à coup d'pieds au cul, tu m'auras sur le dos jour et nuit !

Elle s'arrêta devant la porte, frappant légèrement avant de l'ouvrir et de passer la tête pour pouvoir voir Yuth.

- J'peux t'embêter un peu ? Faudrait qu'on papote et faut aussi que tu lâches un peu tes papiers.

Le reyo sort le nez de son travail pour observer Lorevine quelques instants, avant de replonger derrière ses dossiers, pourtant déjà bien réduits depuis la dernière fois qu'elle lui a rendu visite.

"Désolé mais je dois avoir fini tout ça avant demain."

Il désigne un coin de la pièce du doigt, sans relever la tête.

"J'ai reçu quelque chose pour toi durant ton absence, c'est dans la caisse en bois là-bas."

Lorevine entra complètement, posant une main sur une hanche avec un air légèrement contrarié, tout du moins au début. Elle tourna le visage vers le coin désigné en fronçant les sourcils.

- C'est une blague ? Y a des explosifs dedans ?

La Reyo s'approcha de la caisse se faisant un peu plus méfiante. Elle jeta un coup d'œil vers Yuth puis vers la caisse, avant de se décider à l'ouvrir et regarder dedans en ajoutant.

- T'es sûr qu'c'est pour moi ? C'est pas possible, y s'sont trompés...

"Je l'ai commandée hier soir, à un ami, j'ai du estimer ta taille, mais si je me suis trompé, il faudra la lui rapporter."

A l'intérieur de la caisse, Lorevine trouve une armure de plaques argentée, qui semble avoir été forgée à peine une heure plus tôt.Qui que soit l'ami de Yuth, il travaille incroyablement bien, et surtout très vite: ajuster une telle pièce à la bonne taille en seulement une nuit, cela relève de l'exploit! Il ne reste donc plus qu'à l'essayer, et vérifier qu'elle lui sied bien.


Lorevine remporte Armure Argent:





Armure de Base 2 avec CA=3

La vitalité de Lorevine augmente et est portée à 3x1000
3000+1200=4200

La Reyo ouvrit de grands yeux, elle était loin de s'imaginer se voir attribuer une telle armure ! Surtout en sachant ce qu'elle était, elle n'était pas un Bannisseur, elle ne faisait pas vraiment partie de l'Union. Sans se départir de son expression étonnée, elle regarda Yuth rapidement, avant de reporter de nouveau son attention sur l'armure.

- C'est beaucoup trop, j'mérite pas une armure comme ça... Elle est trop belle !

Lorevine se dirigea tout d'abord vers Yuth, elle s'arrêta à côté de lui et se baissa légèrement pour passer ses bras sur ses épaules, en profitant par la même occasion pour déposer un baiser sur sa joue.

- Merci beaucoup, et tu remerci'ras ton ami pour moi.

Relâchant son étreinte, elle revint vers la caisse et ôta tout d'abord ses armes, les posant avec soin sur le sol, puis elle prit le temps qu'il fallait pour mettre l'armure, faisant connaissance avec celle-ci. Il faudra qu'elle s'habitue à porter ça mais quelque chose lui disait que cela n'allait pas prendre beaucoup de temps. Une fois équipé entièrement, Lorevine se tourna vers le Reyo avec un grand sourire.

- Alors j'suis comment ? Ça fait bizarre quand même, j'ai p't'être jamais porté d'armure, mais j'vais en prendre soin ! J'm'en voudrais trop sinon. Tu peux v'nir voir si c'est bien ajuster s'te plait ? Mais... Pourquoi tu m'as pas filé une vieille armure ? Surtout que bon... J'suis pas... Enfin j'suis une Bannie, j'vais pas m'plaindre mais j'vais finir par m'sentir coupable... Et j vais pas arriver à t'parler de c'que je dois t'parler. J'peux faire quelque chose pour t'aider à finir ta pap'rasse plus vite ? Et tu fais quoi après ça ? C'est quand même important, faut vraiment que j'te parle.

Après avoir brièvement observé Lorevine, Yuth se lève et se rapproche d'elle, vérifiant qu'elle n'a pas fait d'erreur. Tout en réglant correctement deux sangles situées dans son dos, il déclare:

"Les Bannisseurs, Traqueurs comme Oracles, ne portent pas d'armure: ils n'en ont pas besoin. La seule qui le fait ici, c'est Proja, parce qu'elle est adepte de sa fonction de bélier humain, et que sans cette protection, elle serait morte depuis longtemps. Tu n'as donc pas droit à un privilège: certains Traqueurs pourraient même te rire au nez, mais bon, sache seulement qu'une armure c'est très personnel, et que si elle n'était pas adaptée à ton poids, et à ta taille, elle ne pourrait pas remplir ses fonctions. Elle pourrait même te causer des ennuis, or tu as déjà du mal à te défendre sans..."

C'est avec un sourire en coin que le reyo rejoint son bureau.

"De quoi voulais-tu me parler?"

Lorevine pencha un peu la tête sur le côté en fronçant les sourcils, se demandant bien ce qui avait pu mettre le Reyo dans une telle humeur moqueuse. Elle posa ses mains sur ses hanches, le regardant rejoindre son bureau avant de pousser un soupir légèrement dédaigneux.

- J'me fous bien qu'les autres s'foutent de moi ou non, eux sont pas dans la même merde que moi, eux sont nés pour être Bannisseurs, super fort avec une grosse bête qui les protègent et des pouvoirs qu'ils maîtrisent alors que moi j'suis née pour qu'on m'jette de c'te ville et j'me démerde avec juste mes p'tites armes, qu'en plus, j'sais à peine manier...

Adoptant un air contrarié, Lorevine croisa les bras devant elle et s'approcha du bureau.

- J'ai vu Ryugo... Il veut que j'vous arnaque, que j'trahisses les Bannisseurs, que j'trahisses c'que j'suis et mes amis et qu'j'aille à la mort. Seulement, pas d'bol pour lui, j'me sens mal d'faire ça. Ça concerne l'affaire des Passeurs. Le jour où j'ai rencontré Ryugo, j'ai croisé un autre Oracle... Temfah, il a commencé à m'éclairer un ch'min, j'ai eu encore eu une rencontre avec Zac, il a répondu à des questions que j'me posais, effacé mes doutes, il m'a montré un d'ses souv'nirs et il m'a ouvert une voie que j'veux suivre.

La Reyo marqua une pause, détournant le regard en fermant fortement les yeux avant de les poser de nouveau sur Yuth, semblant beaucoup plus déterminée.

- Y a un truc que j'comprends pas trop, avant, les Bannis vous les foutiez dehors, j'comprends pas pourquoi les tuer aujourd'hui. Zac en a sauvé, et les Passeurs font la même chose. C'est pas parce qu'on a un pouvoir en plus qu'on est automatiquement dang'reux... Pourquoi ces gens là auraient pas l'droit d'avoir une vie ailleurs qu'ici ? J'ai des contacts chez les Passeurs et j'refuse qu'ils soient punis pour c'qu'ils font...

Yuth fronce les sourcils et répond:

"Laisse-moi d'abord te dire que tu t'es mise dans une situation périlleuse. J'espère pour toi que tu ne comptes pas parler de tout ça aux autres Traqueurs sur un ton aussi...Léger. Je suis tolérant car j'ai des principes particuliers, et que Rhynshaïr a semé le doute dans mon esprit avant de quitter Ashran, mais ce ne sera probablement pas le cas des autres."

Il s'éclaircit brièvement la voix, avant de poursuivre:

"Pour te résumer la situation, les Bannis qui ne font pas d'histoire et dont les pouvoirs ne représentent pas une réelle menace pour la cité sont jetés dehors, les autres sont tués pour éviter les représailles. Ca, c'est pour la version officielle. Mais notre chef sous-entendait que la vraie raison qui a poussé les Reyos à se débarrasser des Bannis depuis plusieurs siècles est tout autre. D'après lui, il ne s'agirait que de vieilles coutumes élitistes et discriminatoires, qui viseraient la conservation de la pureté de notre race...Personnellement, je préfère attendre que des preuves probantes soient produites avant de me prononcer. D'autre part, même si c'était la vérité, je chercherais à connaître les raisons qui ont poussé nos ancêtres à mettre en place les lois qui régissent note cité aujourd'hui. Je désapprouve donc ce que tu fais, car tu agis inconsciemment en suivant ton instinct de Bannie, et en obéissant probablement à un désir de vengeance, ou tout autre frustration qui pourrait pousser quelqu'un comme toi à se tourner vers les Passeurs et à les couvrir. Quel que soit ton but, tu ne t'allies plus aux bonnes personnes, les risques inconsidérés que tu es en train de prendre pourraient générer un désordre sans précédent à Ashran, surtout dans la situation actuelle, avec la tension qui y règne. Si tu veux des morts, je t'en prie, continue, mais ne compte plus sur mon soutien!"

Le traqueur se lève, prenant appui de ses deux bras sur son bureau, et fixant Lorevine droit dans les yeux.

"Au cas où tu l'aurais oublié, je t'ai dit que je n'hésiterais pas à te tuer si tu mettais la cité en danger. Je te conseille de faire très attention au double jeu que tu viens d'adopter: il pourrait se retourner contre toi. Comme je ne prendrais aucun plaisir à mettre fin à tes jours là, tout de suite, je vais te donner un délai: dans deux jours, si tu n'as pas quitté Ashran, ou si tu ne t'es pas complètement faite oublier, ta tête et tes épaules ne se souviendront jamais qu'elles se sont connues un jour! J'espère que je suis clair."