Espace proche de la planète

Al-Cid et Sil'Falin ont réussi à piloter le vaisseau sans la moindre difficulté. Les membres de l'équipage se rassemblent tous dans le cockpit alors qu'ils approchent de la planète et stabilisent l'engin.
Très rapidement, les horusiens leurs envoient un message leur ordonnant de s'identifier.
Jink active le code qu'il a entré dans l'ordinateur de bord avant de quitter Umbrella, puis tous attendent la réponse des gardiens de la prison géante, qui ne tarde pas à s'afficher sur l'écran d'information, dans la langue horusienne.

"C'est bon. Déclare Jink après l'avoir traduit. Je vais laisser leur rayon tracteur nous conduire jusqu'à la terre ferme. Gagnez vite les cellules et attendez-y calmement."

Sur ces mots, il prend l'apparence d'un horusien massif et s'arme d'une lance électrique avant de prendre la place d'Al-Cid.
Le rayon tracteur est enclenché et nimbe le vaisseau d'un halo vert alors que les résistants se rendent dans les cellules de l'appareil.

La cellule du comte est petite, il y a juste de quoi tenir debout. Les vêtements toujours déchirés par le combat contre Hiro, Al-cid se dit qu'il sera facile de se faire passer pour prisonnier.

"Et bien, c'est bien la première fois que je dois faire cela... espérons que ce soit la dernière. Faites que notre petite excursion sur cette planète soit un succès. Priez vos dieux"

Dans le siège du copilote, le cadet semble un peu plus détendu, mais ne l'est pas complètement, c'est surement du à la présence de son frère et du fait qu'il ai été emprisonné par sa faute.
Il se demande comment aborder une conversation qui ne va pas tourner au vinaigre ou en pugilat dans le cockpit. Aussi, il se tourne vers l'inconnu qui les a aidé aux hangars.

"Monsieur le Nadris, permettez moi de me présenter, Comte Al-Cid Margrace de Rozzaria, à mes cotés, voici mon frère, le comte Reddas Margrace du même titre ainsi que nos deux compagnons, Sil'Falin et Netrhim Flyhawk. Je dois dire que vous êtes arrivé au moment opportun, sans votre aide nous serions sans doute tous restés sur cette planète ou nous sommes venus libérer mon ainé. Je suppose aussi que vous venez de la part de quelqu'un, n'ai je pas raison?"

"Ne commencez pas à m'appeler "Monsieur le Nadris", ou je ne sais quoi! J'ai horreur des formalités! Mon nom est Essian Valanos, et c'est Ender qui m'a envoyé vous aider. Si votre mémoire est bonne, vous savez que je travaillais sur Protogammon, au sein de l'usine que vous avez à moitié faite exploser."

Essian se tourne vers Nethrim, avec un regard réprobateur. Ce dernier se contente de sourire d'un air coupable, puis s'enfonce au fond de son fauteuil en rentrant la tête dans les épaules.

"J'ai quitté mon poste il y a quelques jours, un autre Nadris m'y remplace: il fallait absolument que je gère d'autres problèmes sur Hoshal."

Il se penche sur le poste de contrôle de l'appareil, observant la carte que dessine le sonar sur un petit écran rectangulaire, au fur et à mesure de leur progression.

"Personne n'a l'air de vouloir nous prendre en chasse...Etrange...Jink n'était pas avec vous?"

"Aux dernières nouvelles, il s'était transformé en soldat horusien pour nous escorter sur la planète, puis il devait retourner sur le vaisseau que nous avions. Depuis, nous n'avons eu aucune nouvelles, ce que, je vous l'accorde, me parait bien étrange"

A peine Al-Cid a-t-il terminé sa phrase que la radio se met à grésiller fortement.

"Youhouuuuu!"

Le vaisseau horusien que Jink était en charge de garder en orbite autour de Kéresi frôle brusquement leur appareil, le faisant trembler violemment. Visiblement, le nadris a su prendre la machine en main en très peu de temps.

"Leurs vaisseaux sont cloués au sol pour un moment! J'ai un peu trafiqué tout ça!"

Essian sourit légèrement, Nethrim se lève pour se rapprocher du poste de pilotage.

"Bravo Jink!
-Aucun mérite! Les Horusiens sont des simplets! Qui rentre avec moi sur Hoshal?"

Reddas soupire.

"Maintenant que j'ai récupéré mon vaisseau, je le garde! Prends mon frère avec toi, avant que je lui arrache la tête en punition de ses âneries!"

Le jeune Margrace pouffe de rire en entendant son frère dire cela.

"Tu n'aurais tout de même pas osé faire cela à ton cher frère qui vient de te sauver de pas mal d'années de bagne non?"

Puis il se tourne vers Netrhim et lui décroche un signe de tête.

"Parfait Jink, Nethrim et moi même rentrons sur Hoshal avec toi, mes habits sentent horriblement mauvais et ne me couvrent plus tant que ca de toute manière. A la prochaine, frangin"

On peut clairement lire dans le regard de Reddas qu'il regrette déjà de devoir être séparé de son frère une nouvelle fois. Il lui donne une brève tape à l'épaule, en souriant légèrement.

"Fais attention à toi, Margrace."

Il reprend ensuite les commandes, amorçant l'arrimage au vaisseau horusien, qui va permettre aux deux résistants de changer d'appareil. Pendant ce temps, Nethrim fait ses adieux à Sil'Falin, bientôt imité par le comte.

"Nous serons sur Klova, si vous avez besoin de nous." Déclare le mutant avant de se placer dans le fauteuil du co-pilote." Bonne chance!"

Quelques minutes plus tard, Nethrim et Al-Cid ont rejoint le vaisseau de Jink, et s'y installent confortablement. Un dernier adieu à travers la vitre du cockpit, et les voilà partis pour Hoshidran.


* [Hoshidran] Bas-quartiers, Maison Rouge*

Après plusieurs heures de trajet, Danny a fini par s'immobiliser. Toujours saucissonnée et réduite au silence par les sangles et le bâillon de One, elle semble cependant invariablement furieuse, les yeux fixés sur le droïde de Ban, qui fait des allers-retours entre le poste de pilotage et les commandes secondaires du bloc électrique. Immobile dans le fauteuil du co-pilote, One observe calmement l'infinie noirceur de l'espace qui défile tout autour d'eux.
Ban accuse un timing parfait en réapparaissant quelques secondes à peine avant que Kéresi soit en vue, tirant le rehorith de sa contemplation glaciale.

"J'ai défini les coordonnées exactes du point d'atterrissage. Dit-il. Nous allons nous poser dans une zone condamnée en raison d'un accident d'origine chimique. Il s'agit du seul endroit qui ne soit pas truffé de capteurs et de gardes, je vous expliquerai la suite de l'organisation après votre manœuvre."

Il se lève.

"A présent, j'aimerais votre attention."

En quelques pas, il s'approche de Danny et se place face à elle. La jeune femme le défie ouvertement du regard, en s'agitant un peu, mais le rehorith ne bouge pas d'un centimètre.

"Je vais vous rendre la parole, Daniela, mais vous devez d'abord me promettre de rester tranquille. Faites-moi signe de la tête si c'est entendu. "

Danny semble hésiter un long moment, puis son regard change légèrement, comme si elle tentait de se calmer un peu, et elle hoche doucement le menton.

"Encore un mensonge?"

Malgré sa surprise, la jeune femme secoue négativement la tête.

"Très bien."

One tient parole et la débarrasse du bâillon, elle mâchonne alors dans le vide pour retrouver une salivation normale, puis le fixe de nouveau, les lèvres pincées d'agacement mais les yeux trahissant sa curiosité.
Le rehorith reprend:

"Je veux que vous présentiez vos excuses à Midô ban."

La réaction de Danny ne se fait pas attendre: ses yeux s'écarquillent de rage et elle explose:

"Non mais ça va pas ou quoi!? T'es qui pour exiger une chose pareille de moi? Tu crois que je vais me comporter exactement comme tu le veux juste parce que tu le veux? Dans ce cas toi aussi tu devrais t'excuser, tu m'as fait mal tout à l'heure! Tous les deux, vous..."

La gifle claque sèchement, avec une violence qui provoque un frisson jouissif dans l'épine dorsale de Ban. One ramène le bras le long de son corps, alors que Danny, qui a basculé sur le côté sous la force de l'impact, grimace de douleur. Elle met plusieurs secondes à se redresser, et lève vers le rehorith un regard complètement éberlué. Sa joue est d'un rouge intense, quelques vaisseaux sanguins semblent avoir éclaté près de son oeil, qu'elle a du mal à garder ouvert.

"Vous aviez promis de vous tenir tranquille..."

Est-ce que One essaie de se justifier?

"Vous devez respecter vos partenaires. Dit-il. Votre attitude provoque le désordre dans notre groupe, si vous n'êtes pas capable de prendre sur vous, nous n'arriverons à rien. Aujourd'hui est un jour décisif. Midô Ban et vous devrez être parfaitement coordonnés afin que tout se déroule pour le mieux, alors vous allez lui présenter vos excuses, en signe d'humilité, et de sincérité."

Il la détache enfin. Elle paraît irritée.

"Arrêtez de penser comme vous êtes en train de le faire, Daniela. Vous ne me connaissez pas."

One s'écarte, lui permettant de faire complètement face à Ban. Une fois la nouvelle surprise passée, Danny fixe le pirate droit dans les yeux, sans dissimuler son énervement. Il lui faut plusieurs secondes pour parler enfin, et son ton sonne vraiment faux:

"Désolée."

"Ca, tu peux, t'excuser."

Ban ne la regarde même pas, s'asseyant sur son fauteuil de capitaine.

"Pas pour m'avoir menti. Encore. Pas pour m'avoir piqué ma thune avant de me fausser compagnie. Pas pour une énième trahison. Tu es de la Rrrrrésistance, j'ai l'habitude. Je n'attend aucun honneur, aucun respect de la parole donnée, aucune sincérité. Mais j'attend de vous de l'intelligence. Me figer ? MOI ? Est-ce que je me suis opposé, autrement que vocalement ? Tu crois quoi ? Que je t'aurai frappée ? Retenue ? Reviens sur terre, Rrrrrésistante. Je t'aurai traitée de conne et je t'aurai rappelé que le Rehorith de nos amis lit dans tes pensées, est immunisé à tes pouvoirs, plus fort que toi, bardé de pouvoirs et qu'en plus, tu essaies de ne PAS le tuer. Tu te serais sentie très conne et tu aurais certainement moins mal à la joue."

Le pirate termine sa tirade. Il s'allume une clope.

"Je suppose que je devrai m'excuser aussi. J'oublie que tous dans la Rrrrésistance n'ont pas reçu le même entraînement que moi. J'ai mal évalué les circonstances. Je suppose que c'est ça qui t'a fait vouloir partir, je suis donc aussi coupable... Pas que j'en ai quelque chose à foutre, mais One tape fort."

Il enclenche les procédures d'approche.

"Alors je fais faire mon boulot. Et bien. Et je surveillerai mon dos. Parce que tu dis que, que tu dises que tu te refuses à tuer, ou que tu prétendes te calmer, ça ne change rien. Je ne te crois pas."

Il s'étire et soupire.

"Hé bien, je suis content qu'on ait mis les points sur les I. Et au passage redéfini la relation qui nous lie. Cette relation ? One. Je supporte ta présence comme celle des moustiques, parce que je ne peux pas faire autrement sans me faire taper dessus. Et si tu as un grain de jugeotte, ce sera réciproque. Bon, je vais me changer. A moins que tu aies besoin de dire quelque chose d'autre, One ?"

"Vos excuses sont encore plus minables que les siennes, Midô Ban."

One rejoint son siège. Sa patience a-t-elle des limites? En tout cas, elle n'en a pas l'air.
A ces mots, Danny ne réprime pas un petit sourire triomphant, avant de déployer un regard plus haineux que jamais.
Oui, le seul lien qui l'unit à Ban est One, et elle aurait eu tort de ne pas tenter de s'en dépêtrer, même si la fin était courue d'avance! Il y avait une infime probabilité qu'il la laisse s'éloigner du pirate, ne serait-ce qu'un jour ou deux. Elle se devait d'essayer, plutôt qu'accepter d'être traitée comme un objet sans émotion, et sans âme, pour une durée indéterminée.

"Arrête de t'imaginer que je suis vraiment désolée. Soupire-t-elle. Comme tu l'as dit, One frappe plutôt fort..."

Elle croise les bras derrière sa nuque, s'installant plus confortablement sur la banquette et attendant calmement que le pirate fasse ce qu'il a à faire.

Ban commence à se changer, hors de vue de Danny, mais sans se cacher de One.

Son corps est marqué de nombreuses cicatrices, certaines sont visiblement la marque d'anciennes blessures ayant guéri naturellement, distendues, elles ont visiblement grandi avec lui.

"Vous êtes marrants tous les deux. Où tu as vu que je te croyais désolée, Danny ? Je viens de perdre dix minutes de ma vie à t'expliquer à quel point tu es méprisable et vaine, et que tes mots ont autant de valeur que de l'huile solaire dans un sous-terrain. Et toi, One, mes excuses sont minables ? J'ai fait ce que j'ai pu pour nous considérer comme un groupe, comme une équipe... J'ai fait des compromis, j'ai respecté vos voeux, j'ai été... J'ai été honnête putain. Mais on n'est pas un groupe, One, on est une "bande". Un petit nombre d'individus qui ne servent que leurs propres intérêts, sans en avoir rien à foutre du bien du groupe, des autres. J'ai connu des groupes... Il était dur d'en faire partie, et on ne trahissait jamais un membre. Et vous ? A la première occasion, vous brisez le groupe, vous vous tapez dessus... Vous ne méritez pas mieux que ces excuses minables. Il n'y a aucune unité entre nous, ce n'est pas quelque chose que tu peux forcer, One, et ton comportement en est indigne, Danny."

Il enfile d'abord la tenue isolante, qui le colle comme une deuxième peau. Il y accroche, via des attaches magnétiques, son lance grenade et son couteau. Il enfile ensuite un pantalon, histoire qu'il n'ait pas l'impression de montrer son cul, puis accroche un certain nombre de poches extérieures à sa ceinture. Parmi elle, il attache un tube ressemblant à un thermos, qui laisse passer l'air, mais pas la chaleur. Il laisse le Dénor se repaître de son sang, il n'en aura pas avant un moment, avant de le glisser dans son fourreau improvisé.

"Hé... Vous avez besoin que moi je vous donne une leçon sur le travail en équipe... Pathétique. Danny ne t'obéira jamais One, elle guettera toujours le moment critique pour tourner les talons et se barrer avec mon vaisseau. Et elle crèvera comme une abrutie. Oui, Danny, j'arrive à peine à croire que tu n'aies pas compris que la seule chose qui se tient entre toi et la mort, c'est ton utilité dans le plan de One. Si jamais il échoue à te garder sous son aile... Tu crèveras comme tu aurais dû crever quand les Rehoriths ont attaqué la planque de Dirty5."

Il enfile par-dessus son vieux coupe-vent, qui cache bien, derrière ses vieilles coutures et son air rapiécé, ses dispositifs de protection. Il se tait un instant alors qu'il enfile le casque de la combinaison, dont la visière métallique lui recouvre le visage. Il teste le filtre à air alors qu'il regarde ses "compagnons". Le métal utilise une technologie de pointe pour fonctionner comme une glace sans teint. Il peut voir, mais personne ne peut voir son expression. Juste une tête oblongue sans expression rappelant celle d'un droïde.

"Alors je vous laisse avec vos conneries." La voix de Ban, à travers le casque, est grave et mécanique. Il appuie sur un bouton, faisant coulisser le métal dans les extrémités du casque, libérant son visage. "Je travaille seul, et je vais continuer comme ça. Si One pense que j'ai besoin de ta participation pour réussir, hé bien qu'il se charge de réussir à te faire bouger ton gros cul. Si, ô miracle, il y arrive, alors je ferai avec. Mais je ne m'y attend pas."

Il s'avança jusqu'aux commandes et finalisa la procédure d'atterrissage.

"Je connais l'importance du travail d'équipe dans une mission et je lui ai donné une chance. Vous l'avez foutu en l'air. Parce que vous êtes trop fiers, trop cons, trop sûrs de votre supériorité. Alors bienvenue en enfer. Bienvenue sur Kérési."

One se relève, et s'approche du S.A.S. alors que Ban pose le vaisseau, bloquant ainsi toute sortie imprévue. Il tend un bras vers chacun des deux mutants, comme deux solides ponts menant à leurs esprits, et leur transmet par la pensée la route à suivre pour trouver Hawk. Des images précises s'imposent à eux: des terrains dégagés ou une végétation pauvre tente de reprendre sa place près de bâtiments en ruines, un conduit désaffecté du tram, une voie de service surveillée par caméras, une zone en travaux bien gardée, un nouveau conduit du tram, toujours utilisé, et des panneaux indiquant une direction...
La Mine.
Ban sait ce qu'elle est. L'endroit où se retrouvent les plus dangereux criminels d'Horusia5, l'endroit d'où on ne revient pas. Des hommes y travaillent 24/24h, mal harnachés, grattant et creusant les parois escarpées d'un précipice sans fond. Les rumeurs parlent de la tanière abandonnée d'un ver de Magma géant, surplombée par des plateformes horusiennes, gardée par une bande de pyros indisciplinés et sept escouades d'horusiens, et flanquée d'un milliard de galeries fourmillant de créatures de lave. C'est sans parler des conflits incessants qui opposent ses pensionnaires: des clans se sont formés, le moindre prétexte peut-être bon pour se faire la guerre près des champs de magma qui entourent l'espace fermé de la Mine, et ceux qui s'y battent sont loin d'être des enfants de choeur mal entraînés.
La Mine. Le pire coupe-gorge de Kéresi. Le seul endroit où il aurait pu refuser de se rendre.
Perplexe, Danny regard One ramener les bras vers lui. Le rehorith ne dit pas un mot. Il ferme les yeux, et disparaît.
Malgré sa surprise, la jeune femme pince les lèvres.

"Bravo, tu l'as encore vexé." Souffle-elle entre ses dents.

Elle se lève, s'approche de Ban et saisit fermement son poignet afin de glisser quelque chose dans sa main. Au creux de sa paume, le pirate découvre une minuscule oreillette, émettrice et réceptrice, de celles autrefois utilisées par l'armée de la coalition humaine et devenues d'une incroyable rareté depuis l'autorisation des implants télépathiques. Danny le fixe pendant quelques secondes, puis fait volte-face et s'en va récupérer son fusil, ainsi que la sacoche que One a laissée tout près. Tout en déployant chargeurs, lunettes de vision, faisceau laser portable et tous les modules du MRS-5 de Mikelu sur le siège de la banquette, elle lâche:

"J'ai la deuxième, elles sont réglées sur la même fréquence. Circuit fermé. Indétectables"

Elle vérifie les chargeurs un par un. Elle a du avoir le temps de les remplir pendant sa fugue.

"A titre informatif, il n'y en a pas d'autre, mais tu peux en faire ce que tu veux, même la détruire, si ça t'amuse."

Le fusil d'assaut se retrouve équipé de la lunette et du faisceau. Sous le canon, Danny colle un autre bloc, suffisamment long et épais pour contenir une bonne lame; sous chaque chargeur, elle ajoute des modules déployant de petites piques par simple pression sur un bouton situé sous la gâchette, et contrôle leur bon fonctionnement.

"Je serai à 400 mètres derrière toi. Je couvrirai tes arrières et me chargerai des machines de surveillance. "

Elle marque une pause, se stoppant dans son mouvement avec un sourire ironique.

"Enfin remarque, je vois pas pourquoi je te le dis....Tu t'en fous."

Elle reprend ses vérifications dans un silence studieux. Pour une fois, elle a l'air incroyablement crédible.

"Exactement."

Il la regarde avec une inattention non dissimulée. Une sorte de mépris réservée aux créatures que l'on ne remarque même pas. Qui se reflètent dans nos yeux mais qui n'apparaissent pas dans nos regards.

Il prend l'émetteur récepteur dans sa main, puis passe la seconde dessus. Il le regarde un moment. Un long moment.

Puis l'émetteur tombe au sol. Et il l'écrase.

"Je. Ne. Te. Fais. Pas. Confiance. Capice ?"

Il se détourne d'elle et on peut entendre son casque se refermer. Bientôt, sa voix normale sort dans l'oreillette que Danny a à l'oreille.

"Midô Ban, test de la communication, à vous."

Il n'attend pas la réponse, se préparant plutôt à sortir.

Le droïde ramasse les morceaux de l'émetteur de Ban, celui qu'il garde depuis des années. Devenu inutile, car tous les autres qui y sont liés ont été détruits. Une relique d'il y a des décennies, avant qu'ils ne disparaissent, quand le récupérer sur le cadavre d'un allié mort était le devoir de tout soldat.

Pourquoi l'avait-il gardé jusqu'à présent ? Excellente question. Peut-être avait-il besoin de temps, pour laisser son passé derrière lui ou... Pour abandonner la seule preuve d'affection qu'il possède.

Il ouvrit le sas du vaisseau et se prépara à exécuter sa mission.

[==>Kérési]