[Klov4] Hangar 234a

En franchissant la porte du hangar 234b, Ban se retrouve à l'intérieur de son grand-frère, probablement dédié à des vaisseaux de taille conséquente. Il est totalement vide, à première vue, mais Danny finit par apparaître à une vingtaine de mètres de lui. Son visage est déformé par la colère, encore marqué par les larmes qu'elle a versé, et ses yeux sont rougis par leur sel.

"Si j'avais gardé mon arme, j'aurais fini par te tuer."

Elle disparaît, réapparaît à dix mètres, lui faisant toujours face.

"Tu ne peux pas imaginer combien ce serait facile..."

Elle s'évapore de nouveau, puis Ban la sent tout près de lui, dans son dos.

" Combattons à armes égales, si tu veux bien."

Le pirate réalise qu'il a les mains vides. En cherchant son flingue du regard, il l'aperçoit suspendu au toit du hangar, attaché à une sangle à l'air solide.
Danny lui fait de nouveau face. Elle plie les genoux et ferme les poings. Sa rage est presque palpable, l'air semble emplit d'électricité statique.
Derrière Ban, One observe ce qui va se passer.

"Nooooooooooon, pas le vieux coup du ralentissement temporel quand même ? Et si tu savais tous ceux qui ont été surpris par ma capacité à survivre de bien pire merdes... Bon, voyons, imaginons que ce soit bien du contrôle temporel... Les limites régulières sont, dommages sur l'utilisateur, durée de l'effet, impossibilité de déplacer les êtres dotés de leur "temps" propre, comme les êtres vivants... Et, bien sûr, nombre d'utilisations."

Le pirate se détend, toute tension quitte ses épaules.

"Un joli petit tour, capable de te permettre de fuir facilement tous les combats, tous les ennemis... Mais, Danny, tu ne peux pas me tuer avec ça. Ni même me blesser."

Le pirate ne bouge pas le plus petit muscle... Puis, une voix lente, extrêmement grave, s'échappe de ses lèvres.

"Twilight of the forsaken dreams..."

Répondant au signal, le Denor Jaguatt se transforme en voile d'ombres, centré sur Ban, qui se jette alors dans la bataille, toujours en essayant de faire taire les bruits de ses déplacements.

Il se bat à l'aveuglette, se concentrant sur les sons trahissant la présence de Danny.

Il commence par s'abaisser et, prenant appui sur ses mains, effectue un coup de pied bas retourné dans les tibias de la blondasse.

Et alors qu'il est certain de l'avoir touchée, il retrouve Danny debout devant lui, grimaçante de douleur.

"Saleté!" Peste-t-elle avant de se jeter sur lui, envoyant son poing vers la mâchoire du pirate.

Elle est trop lente. Ban peut voir venir ses frappes à des kilomètres, mais tout autre que lui serait rapidement mis en difficulté par l'agilité de la blonde. Elle enchaîne les tentatives de coups, des mains et des pieds, puis s'agrippe brusquement à l'un des bras de Ban, comme une enfant capricieuse, et essaie de le faire basculer en arrière.

"Bla bla bla bla bla... "Sache que je n'ai pas utilisé mon arme car j'aurai fini par te tuer" Peuh ! L'arrogance est la seconde source de défaite sur le champ de bataille. Tu as un avantage ? Tu l'utilises ! Tu l'utilises à mort jusqu'à ce qu'il ne serve plus à rien ! A ce moment-là, tu l'abandonnes pour gagner un autre avantage, que tu utilises encore à fond. Et tu recommences. Quand à ton... Pouvoir... Il est bien moins puissant que tu le penses. Je suppose que tu peux arrêter, ralentir et accélérer le temps... Ce qui est bien joli-joli défensivement parlant, mais offensivement... J'ai rarement vu pire. Allez, tu peux réduire mon temps et ma vitesse de réaction pour m'enchaîner au corps à corps, ou tu peux te déplacer "instantanément" autour de moi. Normalement. Mais je suppose que maintenir l'effet te demande de la concentration et de la puissance, ce qui rend la première option, le corps à corps, peu viable. Tu as donc besoin d'une arme pour te défendre. Sinon... Hé bien disons simplement que n'importe qui peut te ficher la raclée de ta vie au corps-à-corps. Moi y compris, même sans les petits tours du Dénor. A vrai dire, je l'avais juste utilisé pour sceller ton pouvoir de contrôle temporel. Mais visiblement, je ne vais pas en avoir besoin."

Ban, chose étonnante, se mit en garde, sans mettre trop de poids sur sa cheville, elle était visiblement bien foulée, mais pas cassée. Si c'était juste pour un mouvement supplémentaire, il devrait encore pouvoir bouger avec une vitesse proche de sa vitesse maximale. Il s'immobilisa, et commença à réguler son souffle. Derrière ses lunettes noires, ses yeux étaient mi-clos. Sa concentration montait lentement, très lentement... Et elle emplissait petit à petit son être, le sang de Ban semblait se refroidir dans ses veines, chaque mouvement la plupart du temps automatique, devint contrôlé. Ses respirations, ses cillements, ses infimes tremblements, chaque changement minime de position de chaque membre, de chaque muscle... Avant que la concentration du pirate n'atteigne son paroxysme, il prit encore une dernière fois la parole.

"Reprend ton souffle et attaque-moi. N'hésite pas à user de ton pouvoir. Laisse-moi te montrer la différence... Le fossé... Entre nos deux déterminations... Laisse-moi te montrer... Ton ultime angle mort."

"One. Je ne garantis rien sur ce coup-là. Arrête-moi avant que le coup porte si tu sens un risque."

Et Ban se tut. Toute son attention se porta sur son être, sur chaque mouvement à l'intérieur de son corps. Il sentait ses pulsions meurtrières gonfler derrière ses paupières, se durcir, se préparer à insuffler à chacun de ses muscles une vigueur bestiale.

Un coup.

C'est ce sur quoi se concentrait tout l'être de l'ancien résistant. Un seul et unique coup. Danny se déplacerait. Vers lui. Il devait la sentir venir. Sentir la fluctuation de l'air, sentir son parfum, sa terreur, l'infime bruit de ses pas, le changement presque imperceptible dans sa vision... Et une fois localisée, porter un coup. Des épaules si elle venait de dos, et de ses membres si elle venait d'ailleurs. Soit elle se "téléporterait" -puisque c'est bien le nom qu'on donne à un déplacement instantané, ce que son don permet- tout près de lui, déjà en train de porter un coup, soit elle ralentirait son temps et chargerait. Dans les deux cas, elle ne relâcherait son attention -et ses pouvoirs, dans le premier cas- que quand il serait "trop tard". "Trop tard" Voila exactement l'angle mort que vise Ban. "Trop tard" se base sur une estimation de la vitesse du pirate, sa vitesse de réaction et d'exécution. Le but du pirate est de fausser cette estimation. D'agir plus vite que la résistante ne peut l'imaginer. De passer sans transition de l'immobilisme le plus total à l'attaque. De créer une erreur de calcul. Et que cette erreur ouvre une faille dans l'attaque de la jeune femme. Même un coup lent, si on ne le voit pas venir, si on est surpris, peut toucher.

C'est là toute la stratégie du pirate. Réagir à la toute dernière seconde et, malgré son handicap, prendre la jeune femme de vitesse. Faire en une fraction de seconde ce qu'il lui en prend une poignée.

Sous son apparente tranquillité, la folie du pirate enfle, et brûle toujours plus fort dans ses yeux. Ban, comme une machine à vapeur, fait monter la pression, l'empêche de s'échapper, concentrant tout son être à la faire jaillir au bon moment, en une seule action décisive, en un coup explosif.

Le temps semble se ralentir pour le pirate, alors qu'il attend avec une impatience tout juste contenue l'assaut de Danny.

"Je peux pas."

Une nouvelle larme s'échappe de l'œil droit de Danny, elle ne se redresse pas. Sa voix est à peine audible, mais elle continue:

"Je comprends...Tu veux me prouver que je suis trop orgueilleuse...Et que tu es meilleur que moi malgré mes pouvoirs..."

Essayer de rire la fait tousser de nouveau. Pourtant, son souffle est redevenu tranquille.

"Mais tu as tort. Tu as tort! Si on joue à la mort subite maintenant, je figerai le temps de cet endroit et je te frapperai pendant que tu seras bloqué. Et quand la trotteuse reprendra sa course, nous serons morts tous les deux."

Elle frissonne, puis se met à pleurer franchement. Ses larmes sont rouges et épaisses, elles marquent ses joues blanches avec une étrange intensité.
One finit par bouger, et se place devant Ban. Il ajuste ses gants, puis laisse ses bras descendre le long de son corps, poings fermés.

"Un seul coup, Midô Ban."

En se posant ainsi en adversaire, le rehorith compte probablement protéger Danny tout en laissant au pirate l'opportunité de confirmer sa théorie. Etait-ce prévu au programme? Il n'est pas capable de jouer avec le temps, mais ses téléportations doivent être plus rapides que n'importe quelles autres. Si Ban parvient à l'atteindre, Danny comprendra qu'elle n'avait pas la moindre chance.
Les sourcils de One semblent s'abaisser, son regard brille d'une détermination féroce; sous ses pieds, les ténèbres se condensent intensément et des cristaux de glace se forment dans l'air, lumineux, tout autour de lui.

"Surtout, ne touchez pas ma peau."

Les secondes qui s'écoulent semblent interminables. Dans les yeux des deux combattants brûlent les mêmes flammes sauvages.
Un craquement. One disparaît.
Il réapparaît à gauche, trop près. Puis à droite. Disparaît encore. Réapparaît à droite. Ban doit frapper.



HRP: Ce coup là tu le joues au dé de 100, ça nous fera une surprise! /HRP

HRP : On y croooooooooooooit /HRP

The member 'Midô Ban' has done the following action : Lancer de dés

'100' : 55

Ce n'est pas le bruit qui parvient aux oreilles du pirate, ce n'est pas une information auditive, olfactive, mais un frisson affreux, qui lui donne la position de One.

Tout à coup, tout le corps de Ban se met en branle ! Sa jambe droite coulisse contre le sol du hangar pour diriger l'attaque, il lève son bras gauche pour que son propre corps puisse se tordre de manière à lui donner ne serait-ce qu'un tout petit peu plus d'allonge. Et enfin, alors qu'il se projette sur le côté de toutes ses forces,,alors qu'il lève le coude pour porter un coup dans les côtes du Rehorith, une douleur insoutenable le prend.

L'enchaînement était tellement rapide qu'il aurait aussi bien pu être simultané. Le coup du Rehorith, possédant d'une meilleure allonge, a porté en premier, plongeant le pirate dans un océan de douleur... Mais pas assez pour le dévier de sa course ! Le coup glisse sur la cage thoracique de Ban, lui ouvrant la voie vers les propres côtes du Rehorith, que Ban atteint alors que la pointe de ses pieds retouche tout juste le sol. Le coup de coude contre les côtes de One est porté avec tout le poids, toute la force et toute la violence que le pirate arrive à rassembler ! Et il s'enfonce profondément dans le long manteau de cuir que de One, avant que le corps de Ban n'enregistre qu'il a été blessé et l'écarte par réflexe, trébuchant à cause de sa cheville meurtrie et tombant au sol.

Ban respire difficilement.

"Hey... One... C'est pas juste... Je visais la... Différence... Entre ma vitesse d'exécution... -KOF ! KOF !- Et celle de Danny... Ainsi que... Sur l'élément... De surprise..."

Il s'arrête de parler, fixant le plafond.

"Allez, pas d'excuses, c'était un peu trop... -BLEUÂRGH- pour tester ça... Retour à la case... Entraînement..."

De son côté, One se redresse lentement. Même s'il se tient debout, son corps ne peut dissimuler la douleur qu'il a lui aussi ressentie. Il garde une main sur ses côtes, le souffle légèrement plus rapide qu'à l'accoutumée, tout en tournant les yeux vers Ban.

"Vous m'avez eu, Midô Ban."

Ses traits n'expriment toujours rien, mais son regard brille avec un certain enthousiasme. Il a probablement été agréablement surpris par la vélocité et la puissance du coup du pirate, et ne semble pas vouloir s'en cacher. Les effets de ses pouvoirs ont disparu aussitôt qu'ils se sont éloignés l'un de l'autre.
Le rehorith retrouve rapidement une attitude normale, et se dirige vers Danny, qui a observé la scène en silence. Elle a l'air contrarié, et ne prononce pas le moindre mot lorsque One lui tend la main pour l'aider à se relever.
Il réitère le geste pour son adversaire quelques secondes plus tard, alors que la jeune femme se rapproche d'eux la tête basse.

"On avait raison tous les deux." Dit-elle en jetant un regard acerbe à Ban.

Elle baisse les yeux. Elle est pâle comme un linge et le sang qui macule son visage contraste davantage avec la couleur de sa peau, alors que la lumière qui l'effleure change.

"Ou peut-être qu'on avait tort..."

Son regard bleu poignarde de nouveau celui du pirate, moins violemment qu'à son habitude.

"Mais le plus important, c'est ce qu'on a envie de croire."

Ban commence à reprendre son souffle. Il va falloir qu'il aille se faire examiner...

"Hé ! J'aurai été dégoûté si j'avais pas été capable de te toucher... Je vais pas pouvoir faire ça trop souvent par contre... Je crois que j'ai environ une chance sur cinq de réussir... Et non, le double impact ne compte pas comme une réussite."

Il se retourne vers Danny.

"Alors, pour répondre à ta question précédente, non, je ne fais pas ça pour te prouver que malgré tes pouvoirs je suis meilleur. Je fais ça pour me le prouver à moi. Pour le reste, j'espère que tu as bien retenu les leçons de l'entraînement. Et bon, j'ai aussi un peu de... Pouvoir, d'une certaine manière. Je l'ai pas utilisé parce que le tien de pouvoir annule le mien. Mais le plus important c'est que tu ne te reposes pas uniquement sur ce pouvoir. Un peu d'ingéniosité et il se retrouve fatalement inutile. Ensuite, notre petit affrontement m'a aussi appris que toi et le combat à mains nues, ça fait deux. Par contre, tu as une bonne petite vitesse, je dois l'avouer. Il suffit que tu apprennes à mettre du poids dans tes coups et qu'on te trouve une arme qui te convienne, et ça devrait le faire. Bon, on va enchaîner sur un petit entraînement au couteau, ensuite tu me parleras de tes pouvoirs, de sorte que je trouve une utilisation pratique. Mais pour l'instant, je vais récupérer mon arme dans l'autre hangar, et l'un de vous deux va me décrocher mon flingue de là-haut. Et ne le faîtes pas tomber ! C'est une mécanique de précision !"

Il alla chercher son couteau dans l'autre hangar.

"Attends!"

Danny le rattrape en boitillant et lui saisit l'épaule pour le forcer à se retourner. Dans la seconde qui suit, elle le relâche et glisse ses mains derrière son dos, comme pour les dissimuler.

"J'ai pas envie qu'on continue...Et je ne veux pas non plus que tu cherches une utilité à mes pouvoirs...."

Elle baisse les yeux, l'air mal à l'aise.

"Je ne veux plus m'en servir...Si je l'ai fait aujourd'hui, c'était par pur instinct, et quand j'ai réalisé que tu avais du le remarquer, j'ai pensé qu'il était trop tard pour faire demi-tour...Mais même si tu sais, maintenant...J'aimerais qu'on fasse comme si tu n'étais pas au courant."

Elle se tient immobile, la tête et les épaules basses, comme si elles croulaient sous un fardeau insoutenable. Des frissons la parcourent régulièrement. Elle a l'air d'être fiévreuse.
One, qui tient l'arme de Ban dans une main sans qu'aucun des deux mutants ne l'ait vu ou entendu bouger, se rapproche d'eux pour se placer à ses côtés.

"Restez-en là, Midô Ban. D'autres occasions se présenteront. Vous avez tous les deux besoin de faire une pause."

"Bah, pourquoi ?"

Il n'y a aucune malice, seulement de la surprise dans cette réaction. Durant cet instant, il a même l'air... Innocent ?! Comme un homme qui découvre avec toute la surprise du monde les coutumes étranges d'une autre civilisation.

C'est, quand ils le voient incrédule de la sorte, que Danny et One remarquent de manière flagrante le fossé qui sépare Ban d'eux.

Dans l'esprit de l'ex-enfant soldat, ne plus pouvoir tenir sur ses jambes, avoir mal, être sur le point de pleurer, souffrir d'un traumatisme -physique ou mental- rien de tout ça n'est une raison pour arrêter un "entraînement". Un de ces entraînements n'est fini que lorsqu'on a complété le programme. Pas avant, quelles qu'en soient les raisons.

Dans la surprise de Ban, ses compagnons peuvent voir qu'il n'a pas été, dans son esprit, cruel avec Danny. Cet entraînement à armes réelles, avec toute la violence d'un vrai combat, avec l'intention de tuer, pour lui, c'est ça, un entraînement. Cette violence, cette cruauté quotidienne, restée gravée au plus profond de Ban l'a façonné, et se dresse aujourd'hui, comme un mur entre lui et les autres.

Pour sa part, le pirate est embarrassé, comme il l'est toujours après ce genre de faux-pas. Il déteste que sa différence transparaisse. Il détourne la tête et se gratte le menton alors qu'il répond à Danny et One.

"Ecoutez, si vous voulez arrêter, je ne vais pas vous tabasser jusqu'à ce que vous repreniez... Par contre, j'espère que vous avez conscience qu'on va sur une planète pénitentière. Je n'ai aucune certitude que, comme les fois précédentes, vous allez pouvoir rester en retrait. Je SAIS qu'il est prévu que je fasse tout le putain de boulot, mais il est tout à fait probable que la situation dégénère et que vous vous retrouviez impliqués. Je n'ai pas peur pour One, mais il ne faut pas non plus se reposer sur lui. Et à ce moment là, il est question que tu puisses te défendre Danny. Et ne me parle même pas de l'entraînement que tu as subi à la Rrrrésistance, j'ai appris de première main que c'est très insuffisant face aux ennemis qu'on aura en face. Et on n'a pas vraiment l'avantage du nombre non plus. Je comprends ta réticence à user de tes pouvoirs, d'accord ? Et je ne te demanderai pas de les utiliser. Mais tu viens de dire que si c'était pour sauver ta vie, tu t'en servirais. Alors il faut mettre au point une méthode pour les utiliser le moins possible et le plus efficacement dans cette situation. On est d'accord ? Et ça passe également par le fait de pouvoir te défendre toute seule. Bordel, d'après ce que m'a dit One, il n'est pas impossible que je me retrouve de nouveau face à une gamine du genre Pinko ! Je ne sais pas si t'as remarqué, mais la dernière fois, ça ne s'est pas exactement bien passé pour mon cul. Et derrière, Ledge m'aurait défoncé si One n'avait pas été là. Et autant ces deux Rehorith là ne sont plus près de rappliquer, ils ne sont pas vraiment les derniers représentants de leur race. Les plus puissants Rehoriths sont confinés dans des ARMA, alors je ne crois pas que ce serait si étrange s'ils entreposaient leurs congénères moins dangereux dans des cellules en attendant qu'ils se rendent utiles !"

Ban reprend son souffle et regarde One, un peu désolé pour lui.

"En prime, la dernière fois que je me suis retrouvé dans un complexe pénitentier Horusien, il y avait également des labos pour des recherches clandestines. Du genre Rehorith, justement, les recherches. Qui sait si le pote d'Al' a pas été envoyé là-bas et s'il faudra pas y foutre les lattes pour le récupérer. Sans vouloir rajouter que la "Conscience" Rehorith doit faire émission et réception et qu'il est probable que toute la putaaaaain de série P cherche un moyen de me tomber dessus car 1 J'ai été une putain d'entrave à leur mission 2 je suis le dernier connard identifié que la Conscience a vu avant de perdre deux Rehorith. Si elle est assez maligne pour deviner ton implication, One, elle cherchera à te détruire. Comment ? En passant par bibi ! Et, chère petite Danny, je t'ai pas sauvé de deux putains de Rehorith psychopathes, d'un incendie et d'une putain d'attaque Horusienne pour te voir crever sous mes yeux à cause d'une Rehorith taille gamine de douze ans parce que moi et One avions déjà les mains pleines à essayer de sauver nos propres culs. Alors je ne sais pas quand le Pinkomaggeddon va avoir lieu, mais ça m'étonnerait qu'on ait le temps de se préparer correctement. Au pire, c'est même la dernière fois qu'on aura du temps pour se reposer."

Il se retourne vers Danny, toujours sans bouger le bras qu'elle a agrippé. Il n'a pas particulièrement envie qu'elle lâche prise.

"Alors plus d'exercices physiques, mais tu vas me faire le PLAISIR de faire semblant de m'écouter pendant que je parle des différentes manières de tenir un couteau, que je te montre ce que ça donne dans ta main, ensuite tu vas arrêter de hocher la tête distraitement pour en choisir une qui te convient. Et après, on parlera de ton pouvoir, et une fois qu'on aura mis au point une utilisation optimale en cas de danger, je ferai comme si je ne savais pas que tu pouvais arrêter le temps pour te taper en douce mes bières et mater le cul de One sans te faire griller."

Danny pousse un léger soupir et détourne les yeux. Elle semble tout aussi embarrassée que Ban, mais pas de la même façon. Visiblement, c'est le fait qu'il insiste pour en savoir plus qui la dérange.

"Tu comprends pas, Ban. Pour commencer, il y a plusieurs raisons pour lesquelles je ne veux pas utiliser mes pouvoirs ou qu'on les utilise. Il ne faut pas que tu croies que ça se limite à des voyages temporels ou a des "stops" de circonstances. Il ne faut pas non plus que tu croies qu'ils sont inoffensifs, d'accord? Premièrement, c'est dangereux pour moi. Si je les utilise trop vite, et à forte dose comme aujourd'hui, je peux mourir. D'un seul coup. Comme ça. Je sais seulement quand mon corps atteint ses limites, et je dois savoir m'arrêter. Deuxièmement, c'est dangereux pour ceux qui m'entourent, et je n'ai pas envie de devenir un monstre en les utilisant de façon efficace. Je ne prends pas le fait de tuer à la légère. C'est grave de tuer quelqu'un! Alors peut-être que oui...Instinctivement....C'est déjà arrivé...Mais si tu veux vraiment que je me défendes correctement, donne-moi un fusil, avec de vraies balles, et laisse-moi prendre mes distances, tu ne le regretteras pas. C'est le seul truc pour lequel je suis douée: le tir à distance. Le corps à corps déclencherait des déclinaisons de mon pouvoir que je refuse catégoriquement d'utiliser sur un être vivant. Je le faisais autrefois instinctivement parce que c'était une habitude, que je ne contrôlais presque rien, et que je n'avais pas conscience de la monstruosité de ce que c'était, mais aujourd'hui..."

Elle recule d'un pas, balayant le hangar des yeux.

"Je vais te montrer.
-Daniela...Tente One en se tournant vers elle.
-Ca va, One, je vais me ménager.
-Je désapprouve."

Ignorant les mots du rehorith, la jeune femme avise le pneu d'un véhicule de maintenance, abandonné dans un coin du hangar. Il se situe assez loin, mais elle ne se rapproche pas, le fixant intensément. Très vite, les contours du pneu semblent se distordre, puis il paraît flou, comme pixelisé. Danny est concentré à l'extrême. Les sourcils froncés, elle a le souffle court. One la fixe en silence.
Soudain, sans prévenir, le pneu éclate. Des morceaux de caoutchouc noir s'envolent dans les airs, puis sont rappelés vers leur point d'origine, et disparaissent, laissant derrière eux un petit cratère lisse, de forme circulaire.
Danny se plie en deux comme si quelqu'un venait de la frapper au ventre, puis se redresse et reprend difficilement son souffle.

"Imagine ce que ça ferait à un homme. Dit-elle à Ban. Ou a plusieurs... Dis-toi que je suis épuisée, mais que ça ne prend habituellement qu'une fraction de seconde...Maintenant fais le calcul. Des personnes bien intentionnées qui ont voulu s'en servir, il y en a eu des tas. Des personnes qui m'ont dit la même chose que toi, il y en eu des tas. Et moi j'ai été suffisamment stupide pour croire que toute utilisation de cette chose pouvait être légitime, jusqu'à ce que j'en puisse plus de faire exploser des gens. Je n'ai pas envie de recommencer. Pourtant, c'est ça...L'utilisation optimale en cas de danger. C'est peu coûteux en énergie, ça me fait moins mal que le reste, c'est rapide, efficace...Mortel. Je préfère stopper le temps pendant cinq heures, et vous traîner tous les deux dans un vaisseau, prendre les commandes et m'enfuir, plutôt que d'avoir recours à ce truc..."

Elle essaie de sourire, peut-être pour avoir l'air en forme, mais ce n'est pas convaincant.

"Alors non, je ne veux pas qu'on parle de mes pouvoirs. Tu en sais déjà bien assez. Maintenant, d'accord, si tu veux me montrer comment me servir d'un couteau, je t'écouterai attentivement, mais quoi qu'il arrive, si je peux éviter le corps à corps, d'une manière ou d'une autre, je le ferai."

Ban pourra se taper la tête contre les murs.

Réflexion faite, il se rapproche d'un mur et fait exactement ça.

Après quelques coups, ça va mieux.

Il soupire et s'en envoie un dernier pour la route, avant de s'adosser au mur et de soupirer longuement.

"Bien sûr, la première étape d'une isolation temporelle, hé bien c'est justement l'isolation... Il suffit qu'elle soit instable et... Boum. Rhaaaaah, les distorsions temporelles, toujours une partie de plaisir... Bon, je vais te trouver un flingue. C'est quoi ta préférence ? Pistolet ? Pistolet-mitrailleur ? Mitraillette ? Fusil d'assaut ? Mitrailleuse lourde ? Shotgun ? Fusil à lunette ? Lance-grenade ? Tu n'as que l'embarras du choix. Par contre, tu ne vas pas couper à la petite séance sur le maniement du couteau ainsi qu'une bonne lame. Oh, je sais que tu n'iras pas au corps-à-corps, mais tu sais, il y a des fous furieux qui l'amènent à toi, le corps-à-corps. Et je préférerai éviter que tu te fasses tuer comme une bleue au lieu de sortir ta lame et de parer un coup. Il suffit que tu tiennes le temps d'une attaque ou deux et soit moi soit One viendrons s'occuper du couillon."

Il soupira encore. Il aurait pu faire prof de maternelle, vu ce qu'il se traînait.

"Bon, inutile de te rappeler que je ne comprends pas du tout en quoi égorger un gars est différent de le faire exploser, ou en quoi lui faire exploser la tête avec ton pouvoir est différent de lui faire exploser avec un gros calibre, pour moi c'est tout aussi dingue qu'un reyo qui n'a aucun problème à allumer un feu avec ses pouvoirs, mais qui refuse catégoriquement de réchauffer l'air autour de lui pour se protéger du froid. Mais bon, c'est ton choix et je peux respecter ça. Bon, par contre on n'a pas de salle de tir, alors il va falloir que je te croie sur parole au niveau de tes talents de tireuse... Bon, maintenant, One, ce qui serait vraiment adorable comme tout, c'est que tu me dises que mes élucubrations sur les Rehorith c'est des conneries, qu'il n'y aura pas de Pinkomaggeddon, que l'extraction du prisonnier va bien se passer et qu'il y aura pas de problèmes... S'il-te-plaît..."

Bordel de merde, y'a une blondasse qui peut faire péter tout ce qui bouge, un grand con qui doit être quelque chose comme le n°1 galactique en bottage de cul, et c'est à MOI DE FAIRE TOUT LE PUTAAAAAAIN DE TRAVAIL !!!

"Je ne suis pas un menteur, Midô Ban, alors je ne vous le dirai pas. Cependant, il n'y a que deux rehorith sur Keresi: Lust et Phantom, et je m'en chargerai personnellement. Les gardes en revanche vous poseront quelques problèmes, mais rien d'insurmontable pour vous.
-Je veux un fusil d'assaut! S'écrie soudain Danny. Un MRS-5: léger, gros chargeur, modulable à l'extrême! Et je n'ai jamais dit que j'allais tuer qui que ce soit: il y a des blessures qui ne tuent pas, mais dont on ne se relève pas!"

Le deux compagnons de Ban le fixent comme s'ils attendaient une remarque. One est égal à lui-même, et Danny a le regard excité et suppliant d'une enfant qui demande un cadeau d'anniversaire.

"Et si tu veux vraiment que je te prouve que je suis douée, ajoute-t-elle, on fera un essai sur One!"

Le rehorith tourne lentement la tête dans sa direction. Pour un peu, il la fusillerait du regard.
Danny lui adresse un sourire innocent.

"C'est évident que je plaisante, non?"

"Mouais, je connais pas ce modèle, mais, hé, on est sur Klova, on doit pouvoir le trouver..."

Il ne relève pas sa petite blagounette sur le fait d'essayer de transformer One en passoire. Il lui lance quand même un petit sourire mi-entendu mi-amusé histoire qu'elle ait pas l'impression de s'être pris un vent.

"Et je n'ai pas "besoin" que tu me prouves que tu es douée. Si tu as survécu jusqu'ici en alignant au FUSIL D'ASSAUT des tirs non mortels, alors tu as un niveau très largement suffisant et je vais m'abstenir de te donner des conseils là-dessus, car je te fais confiance pour pouvoir prendre les bonnes décisions aux bons moments. Fais comme tu le sens, au moins, tu ne le regretteras pas et au pire, One ou moi seront là pour éviter le pire. Bon. One, tu vas faire les emplettes pendant que j'apprends une technique ou deux à madame la tireuse d'élite avant qu'elle et moi allions lui chercher son fusil ? Plus d'entraînements surprise, promis."

One fixe Ban du regard, croisant les bras sur sa poitrine.

"Je n'irai nulle part. Faites ce que vous avez à faire."

Danny hausse les épaules avec un sourire amusé. Elle semble avoir repris quelques couleurs.

"Heureusement que tu ne voulais pas te débarrasser de lui, hein?"

"AAAAAAAAARRRRRRRRRGH ! Il faut vraiment que je fasse TOUT ici ? Je croyais que tu étais d'accord pour me filer un coup de main pour acheter le matériel ? Les journées sont pas à rallonge, il faut encore que je finisse de réviser le vaisseau, que j'apprenne deux trois mouvements de base à Danny pour la fois où elle se retrouvera au corps à corps, qu'on aille ensemble lui prendre son flingue et tu me dis qu'en plus il faut que je passe des heures à chercher toute une liste de courses dans les magasins ? Tu as conscience que normalement, on prépare un jour dédié à chacun de ces trucs, pas qu'on les colle tous dans le même jour ! Et c'est pas comme si tu avais toujours été avec nous bon sang ! Quand Danny est partie en courant, et que j'ai été la rattraper t'étais pas là non ?"

Ban se penche vers One avec un regard accusateur.

"Tu... Détestes faire les courses hein ?"

One reste silencieux, puis décroise les bras et fait volte-face.

"Je vous attends dehors. Faites ce que vous avez à faire."

Danny hausse un sourcil, le regardant s'éloigner.

"Y avait pas un grand écart d'une version à l'autre...Il a du mal le prendre. En même temps, j'ai du mal à l'imaginer au rayon surgelés..."

Elle se tourne de nouveau vers Ban.

"Bon, on s'y met?"

Ban soupire. Juste pour une fois, il aimerait bien déléguer.

"Bon, tant pis, on remet le vaisseau et l'entraînement à plus tard. Viens, je connais un marchand d'armes pas trop voleur dans le coin. Derrière il faudra prendre l'équipement de survie. Une petite voix dans ma tête me suggère aussi de prendre des protections. Et justement, je voulais bien le voir au rayon surgelés One. Quoique..."

Il se tourne vers Danny, un sourire mauvais aux lèvres.

"Si on va au rayon surgelés et qu'il nous suit... T'as un appareil photo ?"

Le pirate part d'un rire mauvais et se dirige vers la sortie du hangar, récupérant son couteau et verrouillant tout ce qui peut se verrouiller.

Danny suit Ban de près.

"Quoi, j'ai même pas le droit de prendre une douche? Regarde ma tête! Tu veux vraiment te promener avec ça?"

Elle pointe son visage du doigt: entre les écorchures résiduelles de sa chute et le sang de ses larmes, elle a l'air de revenir de très loin.

"En plus, je pue, c'est insupportable. D'ailleurs, toi aussi! Alors moi je vais claquer un peu de mon fric dans les bains publics les plus proches, ensuite j'irai faire le plein de vivres. Pendant ce temps tu n'auras qu'à t'occuper de l'équipement. On se retrouvera ici pour le grand départ."