[Hoshidran] Les bas-quartiers

Vol'sarg n'en dit pas plus, laissant son employeur faire ses petits tours de passe-passe sans y ajouter de commentaire ou manifester un quelconque intérêt, se contentant de gronder quand à sa remarque sur les services de ceux qu'il se payait.

Arrivés devant une petite porte en bois banale, l'homme colla son oreille à la porte et compta trois ennemis, dont un à garder en vie.
Méfiant, le kashir colla son oreille à son tour et du reconnaitre que le nombre était exact. Quel que soit son employeur, ce n'était pas un amateur, il connaissait son boulot.

Quand il lui dit qu'il fallait s'organiser, Vol'sarg eût un sourire mauvais et prit une fiole à sa ceinture.

-Essence de Shaumanh-Klova, une plante de Klova. Je balance ça par l'ouverture et si yen a encore un qui bouge, c'est que c'est des vrais costauds.

Une fois neutralisés, vous en ferez ce que vous voudrez.

Il prit la fiole entre son pouce et son majeur et se positionna de façon à pouvoir ouvrir et refermer rapidement la porte.

-Prêt ? Une fois le gaz envoyé, on aura 2 minutes, trois maximum, pour buter vos deux gars et bailloner le troisième.
Vous avez de quoi le faire taire ?

Vaelis observe la petite fiole avec des yeux ronds, la suivant du regard avec précision une fois que le kshalir lui a dit de quoi il s'agit, comme s'il avait peur que ce dernier la laisse tomber. Il l'écoute ensuite énoncer sa stratégie, puis répond, avec un sourire empli de malveillance.

"Non, mais j'ai de quoi le faire parler..."

N'a-t-il pas dit auparavant que son métier consistait en "Observer, remarquer, retenir"? Car à en juger par son attitude, cela n'a pas l'air de faire souvent partie de ses plans.

"Je suis prêt, c'est quand tu veux., Bij...Ahem... "

Pourtant, avant que Vol'Sarg ouvre la porte, il s'empresse d'ajouter:

"Oh, au fait, c'est le gros barbu qu'il faut laisser en vie! Je te laisse le petit chauve, je prends le balèze au brushing!"

Le sourire du p'tit gars lui plaisait bien. Et pour cause. Il avait le même.
Quand il énonça les différents types présents, Vol'sarg se rendit compte que le coup du nombre, c'était du bluff. Il savait d'avance qui se trouverais là. Normal d'un côté, sinon cela aurait été un bien piètre espion, mais l'image en prenait un coup.

-A vos ordres, patron.

Le kashir ouvrit la porte et jeta un coup d'oeil à l'intérieur. Il y avait bien trois gus, exactement comme décris par son employeur. Les trois bonhommes étaient armés mais dévisagèrent sa tête de tigre d'un air éberlué. Ronronnant, Vol'sarg se permit de lui offrir un sourire, de leur montrer la fiole avant de la balancer et et refermer violemment la porte.

Immédiatement après, un petit bruit de verre brisé se fit entendre et même si aucun gaz visible ne sorti de la pièce, des cris retentirent de l'autre côté avant de s'éteindre.
Le kashir attendit encore une dizaine de secondes avant d'entrer, arme en main, se jeter sur la proie qu'on lui avait désigné.

Vol'Sarg n'a aucune difficulté à achever sa cible. La préparation a eu pile l'effet désiré!
Quand il se tourne vers Vaelis, ce dernier est déjà en train de traîner le corps du barbu dans la pièce voisine. Sa propre victime gît de l'autre côté de la pièce, la gorge tranchée si profondément que la tête se détacherait presque du reste du corps.
L'espion attrape une chaise un peu large, y hisse le corps inanimé du barbu, qu'il bâillonne et ligote avec un morceau de tissu et une corde sortis de nulle part. Bien entendu, cet exercice lui demande pas mal d'efforts, étant donnés sa carrure vraiment légère, mais il ne demande pas d'aide à son garde du corps pour autant. Lorsqu'il a terminé, il se frotte les mains avec satisfaction et revient vers la porte d'où le kshalir observait son petit manège.

"Bon, on a plein de secrets à se dire, lui et moi! Le mieux, c'est que tu restes là et que tu veilles à ce que personne ne vienne nous embêter! Je compte sur toit, Bijou!"

avant de lui laisser le temps de répondre, Vaelis lui claque la porte au nez et tourne la clé dans la serrure. Belle façon d'éviter de se faire taper dessus par son employé!

Rapidement, les cibles qui devaient l'être avaient été éliminées l'avaient été et le barbu avait été trainé dans l'autre pièce dans laquelle son employeur s'enferma après une dernière pique.

Bah ! Il avait été efficace, il méritait bien ça.

Calmement, le kashir allât refermer la porte d'entrée avant d'aller fouiller les deux corps en quête d'objets de valeur, armes, cris, bijoux... En général, les traficants étaient bien payés.

Une fois sa fouille effectuée, il allât tranquillement s'asseoir sur une des chaises, derrière la table et face à la porte d'entrée et braqua son arme vers l'entrée, cellule pleine-bourre chargée.

Si quelqu'un souhaitait entrer sans montrer patte blanche, il allait être surpris...
Puis, il en profita pour consulter son butin.

Pas de réponse...Vol'Sarg s'impatiente et toque de nouveau.
Toujours rien.
Vaelis est-il inculte ou complètement idiot? A moins que son interrogatoire n'ait mal tourné!
Alors que le kshalir s'interroge, la porte d'entrée commence à s'ouvrir. Vol'Sarg fait volte-face et tombe nez à nez avec...Son nouveau patron!? Ce dernier, tout sourire, semble embarrassé par tout une tas de papiers qu'il maintient comme il peut entre ses bras.

"Ben je sais pas moi, viens m'aider quoi!!!"

Il essaie de demeurer immobile, les bras complètement crispés sur ses feuilles.

"Foutues méthodes de l'ancien temps! Non mais sincèrement, ces demeurés ne pouvaient pas ranger tout ça sur des micropuces, comme tout le monde?...Et dis donc toi, t'étais pas censé surveiller la porte? "

Quand son patron revint par la porte d'entrée, le kashir porta un regard effaré sur lui avant de revenir à la porte close pour de nouveau vers son employeur.

-Que... Comm... Bah, aucune importance. Ne refaites plus ça, jamais. Une patrouille Horusienne serait passée dehors, vous vous seriez fait flingué sans que je ne puisse rien faire.

Pour la peine, vous n'avez qu'à vous démerder avec vos papiers, je suis pas payé pour ça.

Et c'est par pure mesquinerie et esprit de revanche qu'il le planta avec sa montagne de paperasse pour aller fermer la porte et revenir vers la chaise qu'il occupait précedemment.

Là, il désigna la montagne d'un vague geste de la patte.

-Alors, il a bien parlé finalement ? Vous comptez trouver quoi là-dedans ?

Vaelis grommelle quelque chose en allant déposer le tas sur la table la plus proche -Pour ne pas dire qu'il le jette avec agacement-, puis pousse un long soupir de soulagement et fait tourner ses épaules pour anesthésier la douleur engendrée par tant de crispation.

"Bien sûr qu'il a parlé! Et tout de suite en plus! Bon, par mégarde, je lui ai fait avaler la clé, donc pour sortir, comme je ne voulais pas trop faire de bruit, j'ai du passer par le toit, avec le fichu classeur qui contenait tout ce fourbi, et évidemment, je me suis pris la seule tuile des environs qui risquait de se casser, donc, je suis tombé, les papiers sont partis dans tous les sens, et le classeur a volé de l'autre côté de la rue. Ensuite, j'ai ramassé tout ce bazar, je suis descendu, et puis, la suite c'est bon, tu connais déjà!"

Il tire une feuille au hasard dans le tas et la parcourt des yeux.

"d'après lui, y a non seulement tout un tas de contacts importants, mais aussi des plans de toute la ville. Le truc c'est que cet abruti était juste en charge de les garder pour Adarian, la fameux noble d'Altalavir, mais qu'il ne savait pas du tout à quoi ça pouvait servir. Alors bon, on peut tirer des plans sur la comète si on veut, mais faut bien avouer que ça pourrait servir à plein de choses, donc j'aime autant les emporter et les confier à mon patron! Il aura vite fait de démêler tout ça!"

Devant l'histoire improbable de la maladresse la plus totale de son employeur, Vol'sarg se passa une main sur le visage et soupira.

-Je vois...

Décidemment, ce gars était pas croyable. Un coup il donnait l'impression de connaitre parfaitement son métier et d'être un exemple de compétence, et l'instant d'après, il enchainait les boulettes.
Quel boulet...

-Parfait, rejoignons donc ton patron, refourgons lui ce bazar et nous verrons bien ce qu'il en dit.
On part dès que vous êtes prêt. Il est loin ?

J'espère qu'il ne faudra pas passer par de trop grandes rues, parce qu'avec ce tas de paperasse, on va à coup sûr attirer l'attention des Horusiens.

Peut-être devrais-je demander une prime par tête abattue...

Vaelis fronce les sourcils avec un regard désapprobateur.

"Les primes c'est réservé aux employés de longue date. 'Fin, remarque, tu pourras toujours demander à Ender s'il a les moyens...Après tout, indirectement, c'est lui qui te paye!"

A ces mots, il ajoute un clin d'oeil, puis se tourne vers la table, prenant une profonde inspiration. Il écarte les bras, jaugeant à peu près le tas de feuilles, et s'arrête en plein mouvement.

"Ceci dit, tu es vraiment sûr de ne pas vouloir m'aider à porter ce fourbi? Dans les bras d'un grand costaud comme toi, ça fera toujours moins bizarre! Parce que des grandes rues, quand même...Enfin non...Y en pas tant que ça à traverser..."

Il compte sur ses doigts.

"Mouais...M'enfin, la Maison Rouge, c'est quand même sur un grand boulevard...S'il-te-plaît, tu me rendrais un immense service!"

Et Vaelis tente un sourire timide et un regard de chien battu.

Face à la demande persistante de l'humain, Vol'sarg prit un air songeur. Peut-être pourrait-il le faire payer davantage mine de rien...
Bah ! Il ne courait pas après l'argent, tout ce qu'il voulait c'était se venger des Horusiens. Les cris, c'était que du bonus.

-Bah, t'as qu'à fourguer ça dans ma sacoche, c'est la blanche sur la table. Je n'utiliserais pas ses bras, sinon avec quoi tiendrais-je mon arme pour te protéger ?

Réflechissez un peu.

Et pendant que son employeur empilait les feuilles tant bien que mal dans son sac, le Kashir se leva et allât ouvrir la porte doucement pour glisser une tête dehors et vérifier que tout allait bien. Puis, il revint dans la pièce, mis son sac à son épaule et mit sa lance sur son épaule.

-Allons-y, les traficants ne devraient pas tarder à se rendre compte de la disparition de leurs copains, mieux vaut ne pas s'attarder par ici.

Passez devant.

Vaelis passe la porte en souriant gaiement.

"Et voilà que je fais le bouclier, maintenant! En avant, Bijou!"


*[Hoshidran]Maison rouge, Bureau d'Ender*

Et au début, la jeune femme ne se gênait pour tendre l'oreille, d'ailleurs elle en profitait aussi pour se rincer l'œil... Autant joindre l'utile à l'agréable... Et puis, comme ils ne s'occupaient pas d'elle... Il n'y avait pas d'interdit, et depuis quand elle écoutait les interdits ? Depuis jamais !

Mais voilà qu'ils se mettaient à parler à voix basse. Grrrr non mais vraiment ! Ils croyaient quoi ceux là ! Elle fronça les sourcils et s'approcha en sautillant, s'immisçant entre les deux, elle posa un bras sur l'épaule de chacun. Oh et puis non, pour Keyshan, sa main dérapa jusqu'à ses fesses et dans un sourire angélique, elle demanda.

- Vous parlez de quoi ? Vous savez j'sais me taire et puis si ça se trouve, vous allez plus me revoir, après. On va où d'ailleurs ? Parce que bon, je suis, je suis, mais comme vous m'dites rien... On se le fait finalement ce resto ? Vous avez pas faim ?

Keyshan s'arrête, se retourne et plaque ses deux mains sur la poitrine de Lorevine, en la fixant droit dans les yeux. Il rapproche son visage du sien, entrouvre les lèvres et demeure ainsi quelques secondes, puis recule brusquement d'un pas, levant les bras avec un air faussement coupable.

"Oh! C'était tes seins? Pardon, j'avais pas remarqué! Ils sont si petits..."

Un sourire, et il enchaîne:

"Je voulais juste te dire que ton idée de resto est pas complètement tordue. J'ai un p'tit creux moi aussi, et je pense pas qu'Ender nous en voudra si on fait un détour. Il est plus à une ou deux heures près...Allons au Outlawz, ils servent des trucs pas mal!"

Elle aurait pu lui sauter dessus pour une autre raison que celle de tout à l'heure. Une baffe ? Certainement pas, elle savait très bien, qu'elle avait un corps splendide et ce n'était pas les remarques très mal faite pour tenter de la faire reculer qui allait lui faire penser le contraire.
Elle se déhancha légèrement posant une main sur sa taille et la jeune femme leva la tête avec une certaine fierté.

- Si j'avais su que t'allais accepté le resto en te caressant tes p'tites fesses tout musclées, j'l'aurais fait avant.

Elle laissa son regard balayer le corps de Keyshan, avant de le fixer dans les yeux une nouvelle fois.

- Ça m'donne des idées pour avoir plus maintenant. Si tu réagis à ce genre de sollicitations, mes mains vont dev'nir intenables...

Un petit sourire en coin et elle reprit la route avec sa démarche chaloupée, chacun son tour de se rincer l'œil non ?

Keyshan la saisit par l'épaule alors qu'elle passe à sa hauteur, la forçant à se tourner vers lui d'une forte pression des doigts. Un éclair rouge traverse son regard.

"Fais tout de même attention à toi, fillette. Ma patience à des limites..."

Il se détourne une nouvelle fois, mais sans le moindre sourire. Il ne tente pas de l'intimider, mais lui fait bien comprendre qu'il ne plaisante pas.

"Si tu t'étais comportée ainsi avec mon frère, tu serais déjà morte. L'indulgence ne fait généralement pas partie des mœurs de ma famille, et tu as tendance à un peu trop profiter de la mienne."


*[Bas-quartiers]The Outlawz*

Que pouvait bien observer ainsi les deux Nadris. Je regardais Valeos les rejoindre et je relevais ma capuche, longeant les bâtiments pour les retrouver également et voir ce qui attirait tant leur attention...

La petite ruelle où se trouve le Outlawz débouche directement sur un grand boulevard très lumineux, où se croisent de nombreux badauds. Habituellement agité par les rires et les éclats de voix des passants, il paraît incroyablement silencieux, et Lywenn n'a aucun mal à deviner pourquoi.
Plusieurs patrouilles horusiennes se sont réparties le long des bâtiments et s'arrêtent devant chaque porte pour effectuer des contrôles d'identité. Les promeneurs ne sont pas épargnés et ont été organisés en une longue file, encadrée par des Hommes-faucons en armure.

"Ca tombe mal. Souffle Mehel. C'est la même chose dans la rue parallèle.
-On pourrait passer par les toits. Murmure Harsh. Mais on risque de croiser des sentinelles, et je ne sais pas si c'est vraiment mieux...Qu'est-ce que vous en dites."

Valeos se redresse, le visage fermé par la réflexion, il se tourne ensuite vers Lywenn:

"J'espère que tu aimes les jeux d'équilibre car l'idée de Harsh est la meilleure."

Mince... Il fallait que ça nous arrive maintenant. Les ailes contre mon corps se mettaient a frémir légèrement.

À la proposition de Harsh, je levais la tête sur les toits et puis sur Valeos et j'acquiesçais d'un signe de tête.

- Ça devrait aller pour moi. Allons y vite avant qu'on nous repère...

Je reculais doucement dans la ruelle d'où nous arrivions et me retournais, cherchant du regard des poubelles ou autres chose qui pourraient nous aider à monter.

Mehel disparaît brusquement et réapparait sur le toit le plus bas dans la fraction de seconde suivante alors que Harsh se frotte les mains en faisant face au mur du restobar. Avec une agilité hors norme, il court droit vers celui-ci et l'utilise comme appui pour bondir vers la corniche et s'y accrocher. D'une poussée des bras, il se retrouve aux côtés de Mehel. De son côté, Valeos se dirige vers le tas de caisses que Lywenn a déjà repéré et commence à grimper, aidant la soy-ciel à faire de même. En quelques minutes, ils ont rejoint les deux nadris et peuvent commencer à avancer.
Les toits semblent déserts mais sont suffisamment hauts pour qu'ils ne puissent être repérés par les patrouilles au sol. Il n'y a plus qu'à espérer qu'ils ne croiseront aucune sentinelle!
Comme toujours, Mehel prend la tête.

"Si vous marchez d'un pas rapide, votre équilibre sera renforcé. Explique-t-il. Ne cherchez pas à prendre des précautions!"

Les déplacements rapides, ça c'était une chose que je connaissais plutôt bien. Ma légèreté et mon agilité pouvaient me donner un petit avantage et j'avais une chance supplémentaire de ne pas me faire invectiver par Mehel.
Je suivais donc en silence, espérant que la traversée des toits se passe sans encombres.