[Ibris] Valbrume

J'avais profité du voyage en vaisseau pour me reposer un peu, allant même jusqu'à m'enfermer dans la chambre au cas où Judas me "cours" après afin d'obtenir ma vision.
Je sortis alors du vaisseau avec mes compagnons de route, jetant un coup d'œil aux alentours, admirant la variété et la beauté de la faune.
Je restais silencieuse afin de me faire un peu oublier de l'humain et m'éloignais un peu du vaisseau, profitant du calme de la forêt. Je gardais un œil sur les autres afin de repérer le moment où tout le monde serait prêt à partir, en attendant, je me dégourdissais les ailes, appréciant la présence de la nature autour de moi, vidant mon esprit de tous mes soucis ou pensées.

Pendant le trajet, Judas a d'abord été très anxieux de se retrouver plongé dans l'ombre. Puis, sentant qu'il ne pouvait lutter contre l'éloignement de Lywenn, il avait bu une gorgée de whisky et dormi tout le reste du voyage, pour ne pas se rendre compte qu'il était à nouveau aveugle.

A présent, il s'étonne de ne toujours pas y voir. Personne n'a encore parlé, mais à l'odeur d'humus, au son des brindilles qui craquent sous les pas, à la sensation de fraicheur moite de l'air, Judas sait qu'il est dans une forêt. Il le sait aussi bien que s'il la voyait, mais l'ennui c'est qu'il ne la voit pas ! Avant aujourd'hui, il ne se rappelait plus avec quelle grandeur le vert des arbres était aussi vert ; ni combien les infimes mouvements de l'herbe sous le vent peuvent être captivants. Ces souvenirs qui avaient ressurgis en lui étaient trop cruels pour ne rester que des souvenirs. Les raviver encore les rendait moins acérés, transformant la torture en douce mais éphémère catharsis. Il faut qu'il y voit !

Judas sent un pas léger à quelque distance sur sa gauche, un peu devant lui. C'est peut-être Lywenn, mais après tout, cela peut aussi être la pilote ou leur nouvelle compagnon. Le prêtre tente tout de même le coup.

- Lywenn ? C'est vous ? demande-t-il en s'avançant vers elle.
Il marche a très petit pas, en tâtonnant le sol avec ses chaussures vernies. Il a peur de trébucher sur une racine, un caillou. Il garde les bras tendus en avant.
- Lywenn ? Regardez, regardez la bonne volonté que je suis prêt à mettre en oeuvre pour que vous me laissiez encore y voir.
Judas passe la main dans sa veste, en sort sa flasque et la tend devant lui.
- Gardez la tant que vous me faites voir.

Il attend une réponse. Si c'est bien Lywenn qui est devant lui, il est vraiment prêt à lui laisser prendre sa bouteille. Il se demande si elle acceptera. En attendant une réaction quelconque, il bredouille pour lui-même, très bas, ce verset des Lamentations qui lui semble si approprié.
- Judas est en exil, victime de l'oppression et d'une grande servitude ; il habite au milieu des nations, et il n'y trouve point de repos ; tous ses persécuteurs l'ont surpris dans l'angoisse... Putain, faites-moi y voir... S'il vous plait... Pour que Judas trouve repos et fin à ses angoisses...

Il n'allait donc jamais me lâcher ! C'était vraiment infernal et je me regrettais l'idée qu'avait eu Valeos de lui offrir la vue et encore plus la mienne de lui prêter ma vision. Je ne pouvais même pas profiter d'un petit moment de paix en pleine nature et en plus ! L'humain disait des grossièretés !

Je m'éloignais en courant de quelques pas tout en battant des ailes, me dirigeant ainsi vers un arbre qui possédait une branche pas très haute. Si je sautait en battant des ailes suffisamment fort, je pourrais y grimper et en ne bougeant plus, je pourrais peut être réussir à faire en sorte que Judas s'éloigne... Au pire des cas, je pourrais toujours user de télépathie... Enfin ce n'était pas très gentil aussi je préférais tester la première méthode...

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'100' : 78

J'arrivai à atteindre la branche et me hissai avec quelques difficultés sur celle-ci et j’agrippai le tronc avec mes deux bras en équilibre sur la branche, bougeant de temps en temps les ailes pour maintenir ma stabilité, essayant de faire le moins de bruit possible.

Silence gêné en face de Judas... Il comprend qu'il ne s'adresse pas à la bonne personne. Dépité, il laisse ses bras tomber les long de son corps, en même temps que son visage s'affaisse sur son buste. Il soupire longuement, puis lâche un "ainsi soit-il...", plus pour se convaincre lui-même que pour autre chose.
Il finit par ranger sa flasque et se retourner vers le groupe, qui attend que l'aveugle ait fini son cirque.
- Autant faire vite. Par où partons-nous ?
Il relève enfin la tête. Derrière ses lunettes noires et sous son large chapeau, difficile de voir l'expression de Judas. Mais il s'essuie le nez avec le dos de sa main, comme s'il avait retenu un sanglot.
Pas de réponse et pas de mouvement.
- Bon, mes amis, la situation est déjà assez dure à gérer pour moi. Alors si en plus vous préférez attendre que je termine mon scotch et que j'en pisse de l'eau bénite, par le Saint Père, ça va pas aller. En route !
Et il part, droit devant lui, dans une direction au hasard.
Il fallait qu'il agisse... Qu'il fasse quelque chose de son corps, pour lutter contre le besoin physique de boire, de voir. Même marcher, dans le noir et l'ignorance, c'était peu mais c'était déjà ça pour l'occuper.

Perchée sur mon arbre, je fermais fortement les yeux tout en espérant que l'humain parte. Je ne bougeais plus mais je sentais un de mes pieds qui commençait à glisser sur la branche qui me portait.
Je me pinçais les lèvres, commençant à m'accrocher surtout pour ne pas tomber.

J'entendis alors, la voix de Judas un peu plus loin et j'ouvris de nouveau les yeux. Au même moment, mon pied dérapa et en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, je me retrouvais par terre... Chutant assez lourdement.

- C'est pas vrai...

J'avais été tellement surprise, que je n'avais même pas eu le temps de tenter d'amortir la chute en battant des ailes ou en planant.
Confuse, je me relevais, vérifiant en même temps que je n'avais pas de mal, rouge comme une tomate, je n'osais pas relever le regard, et débarrassais mes vêtements des feuilles, mousses et autres surprises. Et d'un air toujours aussi penaud, je revenais vers le groupe, sans un mot.

Alors que Valeos allait venir en aide à Judas, Stella'Ria le précède.

"Ah, non, mon père, c'est par là."

Elle l'entraîne dans la bonne direction, prenant la tête du groupe sans le vouloir. Valeos attend que Lywenn le rejoigne, et lui offre une main pour l'aider à le suivre.

"Alors comme ça, tu te prends pour un écureuil maintenant?"

Devant eux, l'altavirienne a pris le parti de discuter un peu avec le prêtre, après avoir enroulé un bras autour du sien, pour lui permettre d'avancer.

"Vous savez mon père, votre religion est un mystère pour moi, et beaucoup de mes semblables. Elle est d'une rigueur qui plaît aux Altalaviriens, mais demande une expression des émotions si importante qu'elle paraît très contradictoire..."

Je baissai la tête en rougissant fortement, me retenant de sourire. Je glissai en douceur ma main dans celle de l'Altalavirien avant de bredouiller une réponse à voix basse.

- Je... Euh... oui, enfin non... Je voulais juste être un peu au calme... Mais je... Enfin, au moins il n'est plus trop après moi...

Je tâchais de faire disparaitre les rougeurs sur mes joues, et me calais sur le rythme de Valeos, osant relever un peu le visage.

L'habit de culte de Judas peut passer pour un smoking, de loin, de dos. Avec Stella'Ria qui tient le prêtre bras dessus bras dessous pour mieux le guider en engageant le discussion, les autres qui les regardent s'éloigner avant de les suivre pourraient légitimement avoir en tête des images de couple prude tout droit sorties des comtes de la fin du dix-huitième siècle terrien.

L'aveugle n'en demandait pas tant. Son esprit est, au final, simple à occuper. C'est un homme de passion. Il ne peut avoir qu'une seule chose en tête. En ce moment, c'est retrouver ses yeux... Mais si on focalise son esprit sur autre chose, alors il y reporte toute son énergie. Du coup, Judas met son obsession pour la vue de côté pour répondre à la jeune fille, et s'adonne tout entier à son fanatisme. Tout en marchant, il explique à Stella'Ria les fondements de sa croyance, les origines de sa religion, lui fait un best-of de la Genèse, de l'Ancien Testament et du Nouveau, et des Évangiles de Saint Jean, de Saint Marc et de Saint Thomas. L'Altalavirienne écoute poliment, du moins c'est comme ça que l'aveugle le perçoit. Elle ne l'interrompt que pour souffler "attention, il y a une souche, venez un peu plus par ici" ou "levez bien votre jambe, il y a une grosse racine à passer".

Lorsqu'il a terminé d'évoquer la question du nihilisme selon une approche comparative entre protestants et catholiques, Judas finit par se taire. Il ne sait pas combien de temps il a parlé (et marché), mais ça semble beaucoup. Il sort sa flasque et s'offre une gorgée pour hydrater sa bouche asséchée par tant de parlotte. Après l'avoir rangée, il laisse encore un temps s'écouler en silence. Sa guide ne réagit pas à son long discours.

- Mais... Gente dame, quelle était déjà votre interrogation première ? Ah oui, complète-t-il avant qu'elle n'ai pu ouvrir la bouche, c'est vrai, la dichotomie entre la rigidité de la foi et de la souplesse des émotions... Eh bien, à ce sujet, je pense que le chrétien est soumis d'une part à sa propre vision de la vie et de la religion, sa vision en tant qu'être humain, je veux dire, mais aussi à...
Et le voilà reparti pour un autre monologue.

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[edit] Big up à Lorevine qui m'a dit hier qu'elle ne me croyait pas quand je disais "je posterai demain" ! [/edit]

Voilà qui n'était pas agréable du tout. En fait, tout semblait s'empirer depuis quelque temps, la tentative de Harsh, le départ de Mehel, l'arrivée de Judas, je me demandais si cela allait s'arrêter un jour. Et je me demandais surtout si nous allions arriver à sortir indemne de cette mission.

C'était avec soulagement de ma part que nous arrivion au vaisseau, et, prenant les devants afin de libérer Valeos d'un poids, je lui lâchais la main, attrapant le bras de l'humain pour le mener jusqu'à Anna.

- Anna pourriez-vous tenir compagnie à Judas, le temps que Valeos et moi contactions Lensis ? Cela serait gentille de votre part et puis il pourra vous raconter ce qu'il nous attend pour la suite des événements, n'est-ce pas Judas ?

Et n'attendant pas vraiment de réponses de leur part, de toute façon si elle refusait, l'humain se débrouillerait bien, je lui lacha le bras revenant vers l'Altalavirien contrarié. Je lui repris la main et montai avec lui à bord du vaisseau.

- Tu veux que je te prépare quelque chose à boire ou à grignoter ? Avant que nous contactions Lensis ? Ça pourrait te faire du bien. Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé, mais ne te tracasse pas, nous allons bien trouver quelqu'un pour le guider sans nous mettre tous en danger, et puis on ne sait jamais, peut être que cet enfant n'est pas si... Terrible...

Valeos la dévisage sans douceur.

"Il y a quelques instants, tu disais qu'il ne fallait plus en parler, alors n'en parlons plus, tu veux?"

Il détourne les yeux, réalisant sûrement le ton sec qu'il vient d'employer, puis reprend plus doucement:

"Ne perdons pas de temps. Plus vite nous aurons contacté Lensis, plus vite nous serons sur Liga, et plus vite nous nous débarrasserons de ce...Bref...Tu es prête?"

Face au ton de Valeos ainsi qu'à son regard et même ses dernières paroles, mes ailes s'affaissèrent en même temps que mon visage se baissait et je me mis assise sur un siège.
Je savais que la fatigue y était pour quelque chose ainsi que l'agacement que Judas avait provoqué mais je ne pouvais pas lutter contre la tristesse et la peine qui m'envahissait, provoqué par le fossé qui était en train de se creuser entre l'Altalavirien et moi. J'aurais tant aimé pouvoir le combler mais je ne savais pas comment je le pouvais.
C'était donc sur un ton monotone, trahissant mes sentiments que je répondis à sa dernière question.

- Oui... On peut y aller, je suis prête...

Je ne l'étais pas vraiment, trop blessée par ce qui m'était tombée dessus mais il faudra simplement que je me force un peu...

Il serait sûrement de bon ton que Valeos s'excuse, mais il reste contrarié et se contente d'être plus tendre lorsqu'il prend la main de Lywenn dans la sienne. Il n'a pas envie de lui cacher ses mauvais côtés pour l'épargner, ni de revenir sur une attitude qui lui paraissait appropriée.

"Il faut qu'on se concentre tous les deux sur le Hope et Lensis. Je devrais pouvoir les localiser facilement si ton esprit soutient le mien, alors tâche d'être forte et de ne pas me laisser tomber."

Il ne veut pas brusquer la soy-ciel, mais sait pertinemment que sa nature trop douce sera tout autant un danger pour eux sur Liga que la cécité de Judas. Ces quelques mots ne sont pas uniquement destinés à l'instant présent, mais également à un avenir qui lui semble déjà bien trop proche.

Je ne relevais pas le regard mais acquiesçai d'un signe de la tête. Que pouvais-je faire d'autre, mis à part ravaler mes larmes et mettre de côtés mes sentiments. Je me rappelais très bien la dernière et unique fois que j'avais ressentie cela, en captivité. Et je me rappelais très bien comment cela c'était terminé. Je ne voulais pas que la même chose se reproduise mais vouloir ne signifiait pas être maître de son destin.

Liga se rapprochait et j'en avais peur, je n'avais pas vraiment envie de m'y rendre mais n'en avais pas le choix. Je fis alors en sorte d'écarter mes tristes souvenirs que me rappelait ce présent, et faisant fie de ma gorge trop serrée, je relevai légèrement le visage.

- Je ne te laisserais pas tomber et je serais forte.

Quelques clignements de paupières trahissaient les émotions que je retenais et je me forçais à sourire un peu avant de prendre une profonde inspiration.

- Nous pouvons y aller.

Et j'orientais mon esprit vers celui de Valeos, prête à lui donner mon aide afin de localiser le Hope et Lensis.

Comme lorsqu'ils ont joint l'esprit d'Ender quelque temps plus tôt, Lywenn se sent très vite happée dans un incompréhensible vide. Alors qu'elle soutient l'esprit de Valeos de toutes ses forces, des images s'imposent à elle, décrivant leur voyage. Les plaines, puis le ciel, la traversée de l'atmosphère de Shaosel, de l'espace et de ses aléas, et bientôt le Hope apparaît, puis la bibliothèque, et Lensis, qui parcourt les étagères en poussant des soupirs las. L'altalavirien ne rejette pas le contact , il est d'ailleurs celui qui engage la conversation, à la grande surprise de son congénère.

"Alors, où en êtes-vous?"

Pour Lywenn, c'est comme s'ils étaient tous les trois dans la même pièce, et face à face.

"Nous avons les coordonnées de la bibliothèque, et une sorte de manuel pour nous guider à l'intérieur.
-Excellent. Est-ce que vous comptez vous y rendre immédiatement?
-Justement, nous voulions avoir ton avis sur la question. Il nous faut les combinaisons, et j'aurai sûrement besoin de matériel pour régler le problème des pièges. De plus..."

Il hésite un moment à continuer.

"Nous allons avoir besoin d'un traducteur, et Anad'Rien a dit que Harsh...
-Je viendrai. Mon nadris également. Nous pouvons nous retrouver près de Liga, ou vous pouvez nous rejoindre sur le Hope, c'est à vous de décider, il n'y a aucune restriction à ce sujet."

L'esprit de Valeos se toure vers celui de Lywenn. Comme toujours, il attend son avis, conscient que la soy-ciel a probablement besoin et envie de se reposer avant leur expédition.

J'en avais besoin et envie, certes, de me reposer un peu mais je voulais aussi que cet épisode se termine rapidement. Je savais que l'attente sur le Hope serait bien trop angoissante, que trop de choses défileraient dans ma tête et que le doute voir même le désespoir pourrait me choisir pour proie et je ne voulais pas que cela arrive. Je venais de dire à Valeos que je ne le laisserais pas, alors je devais faire en sorte de me tenir à ce que j'avais dit.

*** - Nous devrions y aller directement, il est inutile de perdre du temps pour rien. ***

Je préférais ne pas aborder le sujet sensible du moment, me disant qu'avec Lensis pour nous accompagné cela ferait un télépathe en plus et donc je pourrais éventuellement servir de guide pour Judas, bien que cela ne m'enchantait guère. Mais je ne voulais pas revenir là dessus et provoquer de nouveau l’agacement et la colère de l'Altalavirien.

*** - Et pour les combinaisons, elles seront prêtes rapidement ? Vous pensez que nous pourrons aller affronter la bibliothèque rapidement ? ***

"Harsh est déjà au travail depuis votre départ. Je crois qu'il avance bien, il a trouvé des techniciens pour lui venir en aide. Ceci dit, je pense qu'il en a encore pur un ou deux jours, peut-être devriez-vous en profiter pour vous reposer un peu dans Valbrume, ou aux alentours."

Ainsi donc, Lensis sait exactement où les deux compagnons se trouvent, mais également ce qui les inquiète, ou leur pose problème. Il semble clair à Lywenn que même à une telle distance, les esprits échangent involontairement des informations cruciales, et ce dans un sens, comme dans l'autre Pourtant, l'intellect de Lensis paraît plus avares que les leurs.

Et il fallait certainement mieux que l'on termine cette conversation rapidement avant, bien que des informations plus personnelles avaient certainement déjà dû passer.

*** - Merci, Lensis. Bien... Nous ferrons cela. Donc on se donne rendez vous dans deux jours près de Liga, nous règlerons les derniers détails sur place s'il le faut. Bon courage pour les combinaisons. ***

Mon esprit se tournait vers celui de Valeos.

*** - As-tu autre chose à demander à Lensis ou pouvons-nous stopper la conversation ? ***

Et je m'apprêtais à rompre le lien avec l'esprit de l'Altalavirien afin de retrouver mon corps physique, et je savais déjà quelle serait la première chose que j'allais faire en regagnant le vaisseau... M'isoler dans la chambre, prendre une petite douche et faire une grosse sieste.

"Non, ça ira."

Il ment c'est certain, mais il salue tout de même Lensis avant de rompre le contact. Il n'a probablement pas envie de remettre le couvert avec des discussions houleuses. Une fois bel et bien de retour à bord du vaisseau d'Anna, il déclare:

"Je vais aller faire un tour, j'ai besoin de prendre l'air. Je reviendrai avant la nuit."

Lywenn sait qu'il tiendra parole.

J'acquiesçai d'un bref signe de la tête, avant de la baisser de nouveau et de me relever lentement. Je pouvais très bien comprendre son besoin de s'isoler un peu et n'allais pas l'en blâmer.

- Valeos...

Je m'arrêtais pour relever les yeux sur l'Altalavirien et me pinçais légèrement les lèvres, puis je comblais les quelques pas qui nous séparait et glissai mes mains dans son dos, posant mon visage contre son torse et accompagnait cette étreinte de quelques mots.

- Soit prudent.

Inutile de préciser que lorsque je m'écartais de lui, la couleur de mes joues s'était accentuée et je n'osais plus le regarder, m'avançant directement vers la sortie de la pièce.